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L’armée à l’heure des économies

La troupe continuera de protéger les ambassades étrangères de Suisse. Keystone

Après le vote populaire nettement favorable à la réforme de l'armée, celle-ci réussit son premier examen au parlement avec le programme d'armement 2003 de 407 millions.

Ont également été approuvés le maintien d’officiers en Afghanistan et la protection des ambassades étrangères.

Estimant que le niveau technologique de la flotte des avions F/A-18 doit être maintenu malgré le frein aux dépenses, le Conseil national a approuvé à deux contre un le programme d’armement 2003 qui vise à acquérir pour 407 millions de francs d’équipement aux Etats-Unis.

Gauche contre droite

Moderniser la flotte des F/A-18 est nécessaire pour assurer la crédibilité de l’armée suisse, a plaidé la majorité bourgeoise. Selon Roland Borer (droite dure de l’UDC), «nous avons ainsi atteint la limite du tolérable en matière d’économie dans l’armée».

Ce qui n’est pas l’avis de la minorité de gauche. Socialistes et Verts ont estimé en effet que, compte tenu de la situation financière de la Confédération et des sacrifices sociaux qui sont exigés, les efforts du Département de la défense ne sont pas suffisants.

La gauche condamne en outre la dépendance face aux Etats-Unis, fournisseurs des F/A-18 et des équipements complémentaires.

La socialiste zurichoise Barbara Haering a estimé en outre que le programme ne tient pas compte des catastrophes naturelles ou chimiques, «qui représentent bien plus de dangers pour la population qu’une hypothétique guerre».

Davos et G8

Avec le Forum de Davos ou le Sommet du G8, «nous avons vu que les forces aériennes étaient censées intervenir dans des cas de figure non liés à une guerre», a répondu le conseiller fédéral Samuel Schmid.

Enfin, le ministre de la Défense a rappelé que son programme de 407 millions de francs est le plus modeste depuis des années, le montant moyen des dépenses d’armement s’élevant à 1,3 milliard.

Il a du reste conclu en plaidant qu’à l’avenir le parlement consente d’autres dépenses pour assurer la tâche essentielle de l’armée.

Protection des ambassades

D’autre part, la Chambre du peuple a accepté, à trois contre un, de prolonger d’un an jusqu’au 30 juin 2004 l’engagement de l’armée dans la protection des ambassades.

Les forces mises à disposition passeront de 700 à 800 militaires en cours de répétition ou en service long. En outre, elles ne soutiendront plus la seule police de la ville de Berne, mais aussi celle de Genève et de Zurich.

Ces prestations seront financées par le biais d’un crédit mis à la disposition du Département fédéral de la défense.

La protection des ambassades est en principe de la compétence des polices concernées et non de la Confédération.

Mais le Conseil fédéral a pris des mesures pour intensifier cette protection après les attentats du 11 septembre 2001, la menace à l’encontre de certaines représentations étrangères, notamment celles des Etats-Unis et d’Israël, ayant augmenté.

Officiers en Afghanistan

Avec toujours des oppositions à gauche, le Conseil national a également approuvé à quatre contre un l’envoi d’officiers suisses dans les états-majors de la Force internationale de sécurité (ISAF) en Afghanistan, à la demande du commandement mixte germano-néerlandais.

Cette action s’inscrit dans le cadre du service d’encouragement à la paix, en vertu du mandat de l’ONU. Elle concerne au maximum quatre officiers en même temps.

Armés pour leur protection, deux officiers suisses travaillent depuis le 8 mars à l’état-major de la brigade multinationale à Kaboul (KMNB).

Les engagements prévus n’entraînent aucun coût supplémentaire. La facture de 380 000 francs sera prise sur le budget ordinaire de l’état-major général.

Mais, étant donné qu’il s’agit d’engagements armés de plus de trois semaines, le Parlement doit donner son aval. Ce qu’il a fait rétroactivement, le Conseil fédéral pouvant, dans les cas d’urgence comme ici, anticiper sa décision.

L’aval du Conseil des Etats

Les décisions de la Chambre du peuple se caractérisent traditionnellement par un débat gauche-droite.

De son côté, le Conseil des Etats doit encore se prononcer sur ces trois objets. Rien ne permet de penser qu’il ne les approuve pas.

swissinfo et les agences

Le Conseil national a approuvé le programme d’armement 2003 (407 millions) par 102 oui contre 49 non.
Il a accepté la protection des ambassade à 95 voix contre 9 et 30 abstentions.
Il a approuvé la mission de paix en Afghanistan à 177 voix contre 32 non.

– Le programme d’armement 2003 prévoit: 292 millions pour des viseurs intégrés au casque des pilotes, un nouveau système de transmission des données et l’intégration d’un nouveau missile; 115 millions pour des missiles infrarouge Sidewinder AIM-9X.

– L’engagement de l’armée dans la protection des ambassades devrait être prolongé d’un an, soit jusqu’au 30 juin 2004. Elles passeront de 700 à 800 hommes.

– La présence de deux officiers suisses dans la force onusienne de maintien de la paix en Afghanistan a été maintenue. Son coût de 380 000 est ouvert par le budget ordinaire de l’Armée.

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