Présidence suisse au suivi européen de Rio

Lundi et mardi à Genève, c'est la Suisse et le chef de sa diplomatie, Joseph Deiss, qui sont invités à présider la Conférence de la région Europe des Nations Unies chargée de faire le bilan de Rio + 10 et de préparer le prochain Sommet de la Terre, à Johannesburg, en 2002.
Voilà une responsabilité qui ne prend pas le gouvernement au dépourvu puisque le développement durable, depuis la dernière révision de la Constitution fédérale, a été quasiment élevé au rang d’objectif d’État.
Pour la Suisse, Johannesburg 2002 sera une occasion de plus d’insister sur quelques thèmes précis et concrets qui lui tiennent particulièrement à cœur, à savoir: les régions de montagne, les ressources en eau douce, les changements climatiques, la lutte contre la pauvreté, les questions commerciales et la bonne gouvernance.
Aller plus loin que Rio
Joseph Deiss l’a déjà dit: la Suisse fera tout pour que Johannesburg 2002 dépasse la simple énumération des constats positifs ou négatifs. Il faut aller plus loin que Rio «pour que la génération en place puisse satisfaire ses besoins, tout en permettant aux générations futures d’en faire de même».
Mais si la Suisse entend jouer un peu les locomotives en matière de développement durable, elle doit veiller à ce que le train suive. «Nous devons trouver une moyenne à laquelle la plupart des pays peuvent s’accrocher, nous dit Serge Chappatte».
«Dans bien des points de la déclaration finale, nous aurions préféré des formulations plus tranchées et plus positives, précise-t-il. Mais nous devons tenir compte des sensibilités différentes, notamment celles de l’administration américaine et celles des pays en transition, ils ont des problèmes qui appellent des solutions particulières.»
La délégation américaine sous observation
Comme si tous les problèmes d’environnement durable ne suffisaient pas à la tâche, le rendez-vous de Genève survient deux semaines à peine après les attentats de New York et Washington. Le climat d’incertitude qu’ils ont généré pourrait peser lourd dans les débats.
Les regards vont en particulier se tourner vers la délégation des Etats-Unis, puisque cette conférence est la première à l’agenda international de l’après 11 septembre. Quand on sait les réticences de la Maison Blanche en matière d’environnement et la nécessité pour elle d’avoir aujourd’hui un maximum d’alliés, on ne doute pas que son discours sera très attentivement suivi.
Depuis vendredi et jusqu’à des heures tardives de la nuit, un noyau d’experts de diverses délégations se sont lancés dans un marathon de négociations autour de la dizaine de pages de la déclaration ministérielle qui devrait être adoptée mardi. Jusqu’à présent, l’actualité immédiate ne semble cependant pas avoir interféré outre mesure dans les discussions.
Bernard Weissbrodt, Genève

En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.