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Sommet social à Genève: la Suisse parie sur le dialogue

Ce n’est pas encore la fièvre, mais «Geneva 2000» mobilise déjà bien des énergies en vue du grand rendez-vous mondial de la fin juin sur le thème du développement social. Idée maîtresse: la complémentarité entre gouvernements et société civile.

Ce n’est pas encore la fièvre, mais «Geneva 2000» mobilise déjà bien des énergies en vue du grand rendez-vous mondial de la fin juin sur le thème du développement social. Idée maîtresse: la complémentarité entre gouvernements et société civile.

En 1995, à Copenhague, une bonne centaine de chefs d’État s’étaient engagés à tout faire pour éliminer la pauvreté dans le monde. Cinq ans plus tard, il est grand temps de faire le bilan de ces bonnes résolutions. L’assemblée générale de l’ONU avait prévu d’y consacrer une session spéciale d’une semaine. Et pourquoi pas à Genève, au siège européen des Nations Unies? s’est dit la Suisse.

Berne avait une excellente raison de proposer ce déménagement temporaire: la Genève internationale doit jouer son rôle dans ce domaine, elle qui abrite l’OMC, le BIT et d’autres organisations directement concernées par les questions du développement social, de l’élimination de la pauvreté, de la promotion du plein emploi et des conséquences de la globalisation de l’économie.

Justement. Les contestations qui se sont exprimées en novembre, à Seattle, ou à Davos, le week-end passé, ont démontré la nécessité, pour ne pas dire l’urgence de créer de vrais espaces de dialogue entre les gouvernements et la société civile, mais aussi à l’intérieur de celle-ci, entre militants d’ONG, syndicalistes, chefs d’entreprises et autres.

C’est de ce côté-là que la Suisse veut et peut apporter une contribution originale: à quelques pas du Palais des Nations, où l’ONU tiendra session, elle organisera un forum – Geneva 2000 – pour permettre à ces différents acteurs du développement social de débattre de nouvelles formes de collaboration et de renforcer leurs synergies plutôt que d’oeuvrer chacun dans son coin.

Le pari de cet événement à deux faces, c’est de trouver les bonnes passerelles entre l’assemblée onusienne et le forum civil, de créer une réelle complémentarité entre ces deux espaces, certes rapprochés, mais tout de même séparés par les grilles du Palais des Nations, et, au bout du compte, de donner sens à ce balbutiement de dialogue démocratique international.

Le message de la Suisse se veut très clair: pas question d’exclusion. Elle fera tout que les idées nouvelles circulent d’un lieu de rencontre à l’autre, via les moyens les plus simples comme les plus sophistiqués, internet, multimédia et autres. Plus encore: l’ancien premier ministre néerlandais Ruud Lubbers, qui a accepté la présidence du Forum, pourra personnellement rendre compte de ses conclusions devant l’Assemblée générale de l’ONU.

Cela dit, «Geneva 2000», pas plus que Copenhague, n’apportera de solutions toutes faites aux questions que se pose le monde, aujourd’hui. Mais ce rendez-vous, de l’avis de ses organisateurs, devrait tout de même marquer une nouvelle étape – «the next step» selon son libellé officiel en anglais – dans le développement social de la planète.

Bernard Weissbrodt, Genève

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