Peu après son assassinat à Phnom Penh le 10 juillet, le corps de Kem Ley a été transporté au Wat Chas, une pagode réputée pour accueillir nombre de voix dissidentes.
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Pendant deux semaines, les Cambodgiens sont venus de tout le pays pour rendre un dernier hommage à Kem Ley, l'homme qu'ils écoutaient avec attention sur les radios locales et dont ils appréciaient les analyses.
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Abattu de deux balles, dans le thorax et dans la tête, Kem Ley fait la une de tous les journaux locaux, y compris en langue khmère. Deux semaines plus tard, les télévisions nationales ne couvriront pas les funérailles en dépit des foules immenses qui y ont participé.
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Des centaines de personnes ont signé les livres de condoléances.
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Autel improvisé au Wat Chas à Phnom Penh, autour de la dépouille de Kem Ley. L'émotion est immense ce dimanche 10 juillet. Les Cambodgiens sont littéralement en état de choc.
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Parti au petit matin du 24 juillet de Phnom Penh, le cortège funèbre a mis 10 heures pour rejoindre le village natal de Kem Ley, à 70 km de la capitale.
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Une citation de Kem Ley a émergé lors de ses funérailles pour devenir un slogan écrit sur tout ce qui lui était dédié, posters, tee-shirts, photos: «Essuyez vos larmes et poursuivez votre chemin.»
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Le 24 juillet dernier, une marée humaine a accompagné le cortège funèbre de Kem Ley depuis la capitale Phnom Penh jusqu’à son village natal, à 70 km au sud. Près d’un million et demi d’admirateurs, de toutes les classes sociales, de tous les âges, de toutes les provinces, ont fait le déplacement.
La Suisse a rendu un hommage appuyé à cette figure de la société civile, saluant «son approche constructive et franche dans l’analyse des causes de la pauvreté et des inégalités dans le pays. Son courage à parler haut et fort et à exiger que justice soit faite seront vivement regrettés.»
Assez vite après le meurtre commis le 10 juillet dernier, le tueur présumé a été arrêté. Il a livré à la police un scénario auquel personne ne croit: celui d’une vengeance pour une dette de 3000 dollars. Outre un mode opératoire professionnel, l’homme s’est présenté lors de son arrestation avec un surnom, “Rencontre mortelle”, qui sonne aux oreilles de nombreux Cambodgiens comme la signature d’un assassinat politique.
Sur le lieu du crime, littéralement assiégé par la population dans les heures qui ont suivi l’assassinat, les Cambodgiens accusaient le parti au pouvoir. Les réactions politiques furent tardives. Le Premier ministre a démentiLien externe tout intérêt à commettre un tel meurtre et demandé: à qui profite le crime?, sous-entendu à ceux qui souhaitent déstabiliser le gouvernement.
Depuis son exil volontaire en France, le chef de l’opposition, Sam Rainsy, dénonçait, lui, un «nouvel acte du terrorisme d’Etat». Depuis, il est poursuivi devant les tribunaux cambodgiens pour diffamation. Le tireur, lui, garde le silence, l’enquête piétine, et cette mort inexpliquée continue de hanter les esprits.
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Au Cambodge, le parti de la démocratie directe ébranlé mais pas brisé
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«La mort de Kem Ley est une perte mais il a réveillé la jeunesse, il a réveillé des centaines de milliers de personnes, et aujourd’hui il y a de plus en plus de gens qui osent parler.» Selon Yeng Virak, président du Parti de la démocratie directe que tout le monde appelle ici le GDP…
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