
Joseph Deiss et Kofi Annan sur la même longueur d’onde

Le secrétaire général de l’ONU était vendredi à Genève l’hôte du chef de la diplomatie suisse. Pour parler, aussi, du Proche-Orient.
Cette rencontre entre les deux hommes était la première depuis la votation du 3 mars qui a vu les électeurs suisses se prononcer pour l’adhésion de la Suisse aux Nations Unies. En temps normal, c’est le sujet qui aurait figuré en tête de l’ordre du jour.
Kofi Annan n’a certes pas manqué de faire savoir que «la Suisse sera accueillie à bras ouverts par les 189 Etats membres de l’ONU». Joseph Deiss lui a renvoyé la politesse en notant que la personnalité du secrétaire général a certainement joué un rôle dans l’issue positive du vote populaire.
Un appel aux Israéliens et aux Palestiniens
Mais les esprits étaient ailleurs, préoccupés que sont aujourd’hui les diplomates par la situation au Proche-Orient. S’agissant des aspects humanitaires du conflit, le numéro un de l’ONU et le patron des Affaires étrangères helvétiques ne pouvaient qu’être d’accord.
Pour Joseph Deiss, «la fin des violations du droit humanitaire, en commençant par la circulation des ambulances, contribuerait déjà à réduire le niveau de violence et à améliorer la situation de la population».
La Suisse exprime le souhait que des dispositions soient donc prises pour assurer le respect du droit humanitaire lors des discussions sur un cessez-le-feu et lors les négociations de paix qui suivront entre Israël et les Palestiniens.
Kofi Annan, le matin même, devant la Commission des droits de l’homme qui tient sa session annuelle au Palais des Nations, avait pour sa part appelé Israéliens et Palestiniens à respecter les normes élémentaires.
Ce faisant, dit-il, «les dirigeants des deux parties feraient un pas dans la bonne direction». Le secrétaire général de l’ONU les invite donc solennellement à s’engager dans ce sens et à le déclarer sans attendre.
La communauté internationale pourrait s’interposer
Un peu plus tard, devant la presse, Kofi Annan avait également soutenu l’idée du déploiement d’un corps international au Proche-Orient. Sans toutefois en préciser la forme ni la composition.
«La situation est si dangereuse et la situation des droits de l’homme si épouvantable que j’estime que la proposition selon laquelle une force devrait être envoyée là-bas pour créer un environnement sûr et pour fournir un espace à des négociations ne peut être différée.»
Le ministre suisse des Affaires étrangères a bien évidemment reçu des informations de première main sur cette proposition de déploiement international.
Joseph Deiss a cependant précisé devant la presse que cette question n’avait pas encore été discutée du côté suisse. Par contre, des consultations ont été entamées avec l’ONU, l’Union européenne, les États-Unis et la Russie pour garantir le respect du droit humanitaire.
swissinfo avec les agences

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