
Le PS passe en revue les enjeux à venir

Non à l'ouverture dominicale des magasins, oui à un moratoire sur l'utilisation d'OGM, tel est le choix socialiste pour les votations du 27 novembre.
Réunis samedi à Rapperswil, les délégués du PS ont par ailleurs annoncé un référendum contre la révision de la loi sur l’asile qui repassera au parlement cet automne.
Réunis samedi en assemblée générale à Rapperswil, dans le canton de Saint-Gall, les délégués du parti ont recommandé par une majorité écrasante de voter oui à l’initiative populaire «pour des aliments produits sans manipulations génétiques», sur laquelle le peuple suisse est appelé à se prononcer le 27 novembre prochain.
Le moratoire demandé, d’une durée de 5 ans, porte uniquement sur l’utilisation de plantes, de semences et d’animaux génétiquement modifiés dans l’agriculture. La recherche n’est pas concernée.
D’autre part, les socialistes se sont déclarés contre l’ouverture dominicale des magasins dans les gares et les aéroports. Par 130 voix contre 13, les délégués du parti ont rejeté la modification de la loi sur le travail figurant également au menu des votations fédérales du 27 novembre prochain, contre laquelle les syndicats ont saisi le référendum.
L’extension de l’ouverture dominicale dans les gares et les aéroports tient compte des nouvelles habitudes de vie et encourage l’emploi, a plaidé en vain la députée zurichoise Chantal Gallade. Les conditions de travail des vendeuses risquent au contraire de se dégrader, estime quant à elle la cheffe du groupe socialiste aux Chambres, la saint-galloise Hildegard Fässler.
Libre circulation et asile
Par ailleurs, le président du PS, le Schaffhousois Hans-Jürg Fehr, est revenu sur la votation du week-end prochain, et la nécessité du oui à l’extension de la libre circulation des personnes avec l’Union européenne.
«Nous n’avons pas seulement fait campagne, mais avant tout, notre travail politique. Nous avons fait passer au Parlement, avec les syndicats, un deuxième paquet de mesures d’accompagnement qui permettra la meilleure protection salariale que la Suisse n’a jamais connue», a-t-il dit.
D’autre part, sur le thème de l’asile, les délégués du PS ont décidé à l’unanimité de lancer un référendum contre la révision de la loi sur l’asile si le Conseil national (chambre basse) devait se rallier, lors de la session d’automne, à la ligne dure imprimée par le Conseil des Etats (chambre haute). Ils s’opposent notamment à l’extension de la suppression de l’aide sociale à tous le requérants déboutés, ainsi qu’à l’introduction d’une «détention pour insoumission».
Renverser la majorité
En ouverture de l’assemblée, Hans-Jürg Fehr, avait constaté la faillite de la majorité actuelle au Conseil fédéral et au Parlement. A l’instar d’aiguilles dans un champ magnétique, le PRD (Parti radical, droite) et le PDC (Parti démocrate chrétien, centre) se tournent vers l’aimant le plus fort, l’UDC (Union démocratique du centre, droite dure), si bien qu’il est devenu presque impossible pour la gauche de trouver des majorités, a-t-il expliqué.
Hans-Jürg Fehr a appelé son parti à gagner les élections fédérales de 2007 afin de renverser la majorité. «Nous devons devenir assez forts pour pouvoir, avec les Verts, revendiquer un troisième siège au Conseil fédéral avec davantage de légitimité que le PRD n’en aura pour défendre son deuxième siège» et «devenir le pôle le plus attractif au Parlement».
Le «parti de la formation»
Après une discussion mouvementée, les socialistes ont adopté, par 115 voix contre 25, un papier de position en neuf points pour améliorer la qualité et l’efficience des hautes écoles suisses, ainsi que l’égalité des chances. Au centre des revendications figurent notamment la hausse du crédit alloué à l’éducation et à la recherche, l’abolition des taxes d’études ainsi que le respect de l’égalité hommes-femmes au niveau de corps professoral.
Le document insiste également sur le fait qu’il faut promouvoir la création de centres de compétences qui recherchent l’excellence dans un domaine spécifique pour faire partie de l’élite européenne voire mondiale.
«Le Parti socialiste veut rester le parti de la formation de la Suisse», a dit la députée zurichoise Regine Aeppli.
Nouvelles têtes
C’est Thomas Christen, un juriste saint-gallois de 30 ans, par ailleurs seul candidat en lice, qui a été élu en tant que nouveau secrétaire général du PSS. Fils de l’ex-président de la ville de St-Gall, Thomas Christen remplacera, dès le 1er octobre, Reto Gamma, qui a démissionné pour raisons de santé.
Avant de rejoindre le parti socialiste, Thomas Christen était sécrétaire général du Nouveau mouvement européen suisse (NOMES).
D’autre part, la juriste jurassienne Claudine Godat accède au poste de porte-parole du parti. Précédemment chargée de l’information au Département fédéral des transports, des communications et de l’énergie durant cinq ans, Claudine Godat s’occupe actuellement des relations publiques de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE).
swissinfo et les agences
Le Parti socialiste suisse compte 38.000 membres.
Il détient 52 sièges au Conseil national (chambre basse) – quatre de moins que l’UDC (Union démocraique du centre, droite dure) – et 9 sièges sur 46 au Conseil des Etats (chambre haute).
Deux membres du Conseil fédéral (gouvernement) sont socialistes.
Réunis samedi à Rapperswil, dans le canton de Saint-Gall, les délégués du Parti socialiste suisse (PSS) ont:
– élu un nouveau secrétaire général, le juriste saint-gallois Thomas Christen.
– nommé la Jurassienne Claudine Godat comme porte-parole.
– accepté d’entrer en matière sur le document du PS concernant la politique des hautes écoles.
Concernant les votations du 27 novembre, les socialistes se sont déclarés:
– contre l’ouverture dominicale des magasins dans les gares et les aéroports.
– favorables à un moratoire de cinq ans sur l’utilisation d’OGM dans l’agriculture.
Par ailleurs, le parti socialiste lancera un référendum contre la révision de la loi sur l’asile qui repassera devant la Chambre basse du parlement à la session d’automne.

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