
Romands de Bienne: les sacrifiés de la réforme électorale bernoise
La procédure de consultation de la réforme électorale du canton de Berne vient de s'achever. Elle pourrait coûter cher aux Romands de Bienne qui craignent de voir leur représentation au Grand Conseil bernois passer à la trappe.
Les Biennois francophones sont déjà triplement minorisés: dans leur ville à majorité alémanique, dans le canton de Berne et sur le plan fédéral. Or, la réforme électorale cantonale pourraient marginaliser davantage encore cette communauté de 18 800 personnes.
Pour le moment, les Romands de Bienne sont trois à siéger au Grand Conseil bernois. Un nombre qui pourrait être remis en question, compte tenu que la réforme électorale bernoise prévoit une réduction du parlement. Ce dernier passerait de 200 à 160 députés.
Une crainte d’autant plus légitime que la représentation des Biennois francophones au parlement n’est pas garantie par la constitution cantonale. Sur cette question, le vice-chancelier du canton de Berne, Michel Schwob, incite toutefois à la prudence.
Selon lui, les bases constitutionnelles existent, qui permettraient de tenir compte de la minorité francophone de Bienne. «On parle toujours de l’article 5 qui donne un statut particulier au Jura bernois, à l’exclusion de Bienne, mais jamais de l’article 4, qui englobe, lui, toutes les minorités linguistiques et culturelles.»
Mais n’allons pas trop vite en besogne: les nouvelles modalités électorales bernoises ne sont de loin pas fixées. Et la procédure de consultation, qui vient de s’achever, a montré que les revendications sont nombreuses. Principale pierre d’achoppement: le découpage des cercles électoraux.
Bienne est directement concernée. «Pour éviter de voir fondre sa députation romande, il s’agirait par exemple de faire de la ville un seul cercle électoral, plutôt que de l’inclure dans un arrondissement plus large comme Bienne-Seeland», fait remarquer Michel Schwob.
Sur la base des résultats de la procédure de consultation, le gouvernement bernois élaborera son projet de réforme (avec ou sans variantes) d’ici cet automne. Après examen devant le Grand Conseil, il sera soumis à votation populaire au plus tôt à l’automne 2001.
Claudine Chappuis

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