Socialistes suisses en exploration fiscale à Bruxelles
Une délégation du Parti socialiste suisse est à Bruxelles mercredi soir et jeudi. Principal objectif: récolter des informations sur la politique de l'Union européenne en matière de taxation de l'épargne et de secret bancaire.
Annoncée en septembre dernier, l’expédition socialiste à Bruxelles a été reportée plusieurs fois. L’un des organisateurs reconnaît qu’il a été «plus difficile que prévu» d’obtenir des rendez-vous avec des interlocuteurs européens.
La délégation socialiste comprend notamment Franco Cavalli, chef du groupe socialiste aux Chambres fédérales, le conseiller national bernois Rudolf Strahm, par ailleurs expert du parti pour les affaires économiques, et Kaspar Sutter, secrétaire international. Ils doivent rencontrer des députés socialistes européens et un haut fonctionnaire de la Commission européenne.
Les socialistes semblent partagés entre la volonté de donner un écho médiatique à leur venue et le souhait de l’entourer du plus grand mystère. Ils se renvoient volontiers la balle pour exposer leurs objectifs.
La délégation, officiellement, prépare le déplacement de tout le groupe socialiste en février prochain et «s’informe» sur le projet européen d’harmonisation de la taxation de l’épargne. Un projet qui concerne la Suisse.
En effet, les Quinze ont décidé à Feira, en juin dernier, de se diriger vers l’abandon du secret bancaire pour autant que les pays tiers en fassent autant. Pour l’heure, ils attendent de la Suisse, notamment, des «mesures équivalentes».
Les socialistes veulent justement savoir ce que l’Union européenne entend par «mesures équivalentes». Ils se défendent de vouloir parasiter la ligne du Conseil fédéral en prônant l’abandon du secret bancaire. Mais pour Franco Cavalli, «la Suisse ne peut pas à la fois se donner l’objectif d’adhérer à l’Union et avoir une politique fiscale moins transparente avec l’Europe qu’avec les Etats-Unis».
Thierry Zweifel, Bruxelles
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