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António Guterres: «Le monde est devenu chaotique»

Antonio Guterres
António Guterres au Conseil des droits de l'homme: «Les jeunes, les autochtones, les migrants et les réfugiés réclament leurs droits et font entendre leurs voix. Les journalistes sortent courageusement leurs histoires. Les femmes se lèvent courageusement pour dire Me Too.» Salvatore Di Nolfi/keystone

En ouverture à Genève de la 40e session du Conseil des droits de l’homme, le secrétaire général des Nations unies a dénoncé des rapports particulièrement «dysfonctionnels» entre les grandes puissances. De quoi plonger la communauté internationale dans une situation «chaotique», a détaillé António Guterres dans un entretien accordé à la RTS.

Le Conseil des droits de l’homme (CDH) a entamé lundi les travaux de sa quarantième session, la plus importante des trois sessions ordinaires de l’année. En ouverture de la conférence qui dure quatre semaines, António Guterres n’a pu que constater Lien externeque «l’agenda des droits de l’homme perd du terrain dans de nombreuses parties du globe.»

Une inquiétude répétée par le patron de l’ONU lors d’un entretienLien externe accordé le même jour au présentateur vedette de la Radio télévision suisse (RTS), Darius Rochebin: «Le rapport entre les plus grandes puissances du Conseil de sécurité n’a jamais été aussi dysfonctionnel. Il en résulte un climat d’imprévisibilité et d’impunité.»

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Un climat délétère où fleurissent les discours de haine, a rappelé António Guterres devant les diplomates réunis au Conseil des droits de l’hommeLien externe: «La haine est devenue ordinaire, dans les démocraties libérales comme dans les systèmes autoritaires. Certains partis et leaders politiques collent des idées venues des extrêmes dans leur propre propagande et leurs campagnes électorales. »

Pour y faire face, António Guterres a chargé son conseiller spécial pour la prévention des génocides, le Sénégalais Adama Dieng, de «définir une stratégie à travers le système (des Nations unies) et de présenter un plan global d’action».

Défendre les libertés

S’exprimantLien externe devant le CDH au nom du pays hôte, le ministre suisse des affaires étrangères, Ignazio Cassis, s’est lancé dans un vibrant appel en faveur de la liberté d’expression: «Si nous cessons de nous battre pour la liberté et si nous nous habituons à considérer la démocratie et les libertés comme une évidence, nous risquons de tomber à nouveau. Ces droits sont les fondements de nos sociétés démocratiques et c’est notre responsabilité, notre devoir, de les préserver.»

Et Ignazio Cassis de poursuivre: «Même en Suisse, où ce droit fondamental est inscrit dans la Constitution, exprimer un avis contraire au mainstream peut fâcher. Il s’agit alors de continuer à encourager celles et ceux qui font preuve de courage et osent aller personnellement à l’encontre de la pensée unique, dans le respect des autres, sans besoin de se cacher derrière l’anonymat des réseaux sociaux! Je ne peux pas m’empêcher de penser ici aux journalistes, comme par exemple Jamal Khashoggi de l’Arabie Saoudite ou Ján Kuciak de la Slovaquie, assassinés en 2018 à cause de ce courage.»

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