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Doris Leuthard en fer de lance des appétits suisses au Mexique

Le ministre mexicain de l'économie en discussion avec son homolgue suisse. Keystone

Le Mexique joue en Amérique un rôle clé pour les entreprises suisses, a estimé la ministre helvétique de l'économie au premier jour de sa visite sur place.

En matière d’énergie et d’environnement comme sur le plan économique, les deux pays ont décidé de collaborer plus activement.

«La Suisse est au coeur de l’Europe et le Mexique a une position similaire sur le continent américain», a estimé mardi Doris Leuthard après sa rencontre avec son homologue mexicain Eduardo Sojo.

De l’avis des deux ministres, cette position stratégique mérite d’être exploitée à travers une coopération accrue.

Et pour informer les entreprises des opportunités à saisir dans ce contexte, deux séminaires seront organisés en 2008: l’un en Suisse, l’autre au Mexique, a annoncé la cheffe du Département fédéral de l’économie (DFE).

Des secteurs comme les machines, la pharma et les biotech peuvent tirer leur épingle du jeu, mais aussi des sociétés actives dans la logistique, a précisé Eduardo Sojo. Le secteur de l’environnement est également en ligne de mire.

Plus inattendu: une piste s’ouvre pour les assurances. En effet, la progression du niveau de vie des Mexicains les incite de plus en plus à protéger leurs avoirs.

Nombreuses embûches

Reste que le chemin est parfois semé d’embûches pour les firmes suisses. Bureaucratie, contrefaçons, corruption et insécurité sont autant de freins au commerce, surtout pour les PME, a noté Thomas Pletscher d’economiesuisse.

Conséquence: il faudra affiner certains points de l’accord de libre-échange Mexique-AELE en vigueur depuis 2001.

La cerise sur le gâteau serait l’introduction d’un vol direct Mexico-Zurich, une demande que les entrepreneurs suisses ont exprimé mardi. Il semble que la compagnie Aeromexico étudie des destinations en Europe. «Nous préférons que le choix se porte sur Unique (Zurich) que sur Bruxelles!», a souligné Thomas Pletscher.

La discussion avec le ministre Sojo a été ouverte, «nous avons l’impression d’avoir été entendus», a-t-il ajouté. Eduardo Sojo a toutefois prévenu: «N’attendez pas des miracles trop vite!». Ses services se mettront au travail, mais tout ne peut pas se régler du jour au lendemain.

Dépassé par la Chine

Pour le ministre mexicain, le développement du commerce avec la Suisse et l’Europe prend une importance toute particulière. Le Mexique s’est fait ravir par la Chine la place de premier exportateur vers les Etats-Unis en 2001-2002.

Pour ne plus dépendre exclusivement du pays de l’oncle Sam, il s’applique donc à diversifier ses marchés d’exportations et à dynamiser son marché domestique.

«Nous sommes mieux préparés qu’autrefois pour faire face à un ralentissement de l’économie américaine», a souligné Eduardo Sojo. Le Mexique oeuvre déjà depuis des années pour une économie plus performante – en particulier, la réforme fiscale en cours fournira des ressources supplémentaires pour améliorer les infrastructures.

La Suisse et le Mexique souhaitent coopérer assidûment dans les domaines de l’environnement et de l’énergie également. Dans ce but, les deux pays vont élaborer ces prochaines semaines un «memorandum of understanding» (protocole d’accord).

Une série de défis majeurs

Doris Leuthard et le ministre mexicain de l’environnement Rafael Elvira ont jeté des ponts lors de leur rencontre, a précisé la porte-parole du DFE Evelyn Kobelt. Les objets de la collaboration et ses modalités restent à définir.

De fait, l’environnement figure parmi les priorités du gouvernement mexicain. Le pays fait face à des défis majeurs à tous les niveaux: gestion de l’eau, de l’air, des déchets et des énergies renouvelables. Les sociétés helvétiques ont ici une carte à jouer, ont pu constater les membres de la délégation économique qui accompagne Doris Leuthard.

Ces marchés représentent plusieurs centaines de millions de dollars, avec des taux de croissance attendus à plus de 5% ces prochaines années, a assuré le spécialiste José Antonio Ortega en présentant une étude sur les opportunités dans ces secteurs lors d’une table ronde.

swissinfo et les agences

Un accord de libre-échange entre l’Association européenne de libre-échange (AELE) – qui inclut la Suisse – et le Mexique est entré en vigueur en 2001.

Le Mexique et la Suisse on signé des accords sur la double taxation et la protection des investissements respectivement en 1993 et en 1995.

Plus de 400 entreprises suisses sont actives au Mexique. Parmi elles, Holcim, le géant du secteur pharmaceutique Roche, les deux grandes banques UBS et Credit Suisse, la multinationale des technologies de l’énergie et de l’automation ABB, ainsi que Nestlé, numéro un mondial du domaine de la nutrition.

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