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Immigrés: il y en a moins, mais c’est toujours trop pour l’UDC

A car sports the flags of the EU and Switzerland
Depuis l'acceptation de justesse de l’initiative anti-immigration de l'UDC en 2014, la question empoisonne les relations entre la Suisse et l'UE. Keystone

Elle l’avait promis, elle le fait: l’UDC (droite conservatrice) lance son initiative pour torpiller l’accord de libre-circulation avec l’UE. Ceci au moment où les chiffres des nouveaux immigrants sont en recul, et même au plus bas depuis 2007 pour les citoyens européens.

L’UDC peut débuter la collecte des signatures pour son initiative dite Pour une immigration modéréeLien externe. La Chancellerie fédérale a examiné le texte, publié mardi dans la Feuille fédérale. Le but est de laisser à la Suisse le pouvoir de gérer son immigration de manière autonome. Si elle était acceptée par le peuple, le Conseil fédéral aurait un an pour négocier la fin de la libre circulationLien externe avec Bruxelles. 

Ce que l’UDC dit moins, c’est que la libre circulation est un principe réciproque. En cas de résiliation de cet accord, les Suisses ne pourraient plus non plus s’établir librement dans l’Union européenne. En outre, la fin de la libre circulation signifierait théoriquement celle de tout le premier paquet d’accords bilatérauxLien externe, dont elle fait partie, au même titre que les obstacles techniques au commerce, les marchés publics, l’agriculture, la recherche, le transport aérien et les transports terrestres.

Ce texte est le fruit d’une volonté commune de l’UDC et de l’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN). Pour la droite dure, la loi d’application de la première initiative contre l’immigration de masse, acceptée le 9 février 2014, ne répond pas fidèlement à la volonté du peuple. Avec cette deuxième initiative, le Conseil fédéral n’aurait plus aucun moyen d’esquiver une mise en œuvre stricte.

Pour en savoir plus sur l’histoire de l’immigration en Suisse

Tendance à la baisse

Le lancement de l’initiative UDC intervient un mois après les derniers chiffres du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEMLien externe), qui montrent un recul de 4% pour l’année 2017, avec environ 137’800 arrivées. C’est la quatrième année consécutive de baisse, a indiqué le SEM. A fin 2017, la Suisse comptait 2,05 millions d’étrangers, soit 1,2% de plus qu’en 2016.

A la même date, 1,4 million de citoyens d’Etats membres de l’UE ou de l’AELE vivaient en Suisse. S’y ajoutaient près de 648’000 ressortissants d’Etats tiers. Les Italiens restent le groupe le plus important des étrangers de Suisse (319’000), suivis des Allemands (306’000), des Portugais (268’000) et des Français (180’000), groupe qui par ailleurs a connu la plus forte progression en 2017 (4200 nouveaux arrivants).

Le solde migratoire de 2017 est nettement inférieur à celui de 2016, avec un total de 53’221 personnes (−11,7%). Les émigrants, soit les personnes quittant la Suisse, ont augmenté de 2%, à 79’104 personnes. L’immigration nette en provenance de pays qui bénéficient de la libre circulation des personnes (UE-28/AELE) a diminué de plus d’un cinquième. Son niveau est le plus bas jamais atteint depuis 2007.

Immigration en Suisse 2008 - 2017 - graphique
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