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La corruption gangrène toujours le monde

Près de trois-quarts des Etats, à commencer par ceux en guerre comme l'Irak ou l'Afghanistan, sont perçus comme gravement corrompus, selon le rapport annuel de l'ONG Transparency International (TI) présenté mardi à Berlin. La Suisse est toujours dans les dix meilleurs, mais pourrait mieux faire.

Dans son Index 2010 de la perception de la corruption, l’ONG lance une mise en garde aux gouvernements, leur rappelant que la corruption pèse sur leurs efforts pour renflouer les marchés financiers, et lutter contre le réchauffement planétaire ou contre la pauvreté.

Sur les 178 pays étudiés par l’ONG, près des trois-quarts affichent un indice de perception de corruption inférieur à la moyenne. L’indice, établi grâce à des sondages réalisés auprès d’hommes d’affaires et de spécialistes, va de 10 pour un pays considéré comme «propre» à zéro pour un pays perçu comme gangrené par la corruption.

Selon ce classement, le Danemark, la Nouvelle-Zélande et Singapour arrivent en tête des pays perçus comme parmi les moins corrompus avec un indice de 9,3.

A l’autre extrémité, l’Afghanistan et la Birmanie sont avant-derniers ex-aequo avec un indice de 1,4, tandis que la lanterne rouge revient à la Somalie avec un score de 1,1.

L’ONG, dont le siège est à Berlin et qui publie sa liste annuelle depuis 1995, souligne que certains pays – dont le Bhoutan, le Chili, l’Equateur, la Macédoine, la Gambie, Haïti, la Jamaïque, le Koweït, et le Qatar – ont amélioré leur score depuis 2009.

En revanche, la perception de corruption s’est accentuée dans des pays tels que la République tchèque, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, Madagascar, le Niger, et les Etats-Unis.

En Suisse, le financement des partis fait problème

Avec une note de 8,7, la Suisse est huitième, place qu’elle partage avec l’Australie. Cependant, souligne la section suisse de TI, cette note est la plus basse obtenue par le pays depuis 2003.

L’affaire des dons d’UBS au parti démocrate-chrétien, à hauteur de 150’000 francs, alors même que la grande banque venait d’être sauvée de la faillite par la Confédération, a contribué à augmenter la perception de corruption en Suisse.

Si l’image d’incorruptibilité des autorités suisses n’a pas été complètement détruite par cette affaire, elle a certainement été égratignée, estime le bureau bernois de l’ONG. C’est pourquoi il demande la publication des finances des partis dans un but de transparence.

L’ONG souligne que la Suisse est le seul pays démocratique qui ne dispose pas de règlement concernant le financement des partis.

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