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La lutte contre la pauvreté passe aussi par le climat

Connu comme le plus grand glacier des tropiques, le Pastoruri, au Pérou, a déjà fortement reculé sous l'effet du réchauffement. Keystone

La Direction du développement et de la coopération (DDC) place la lutte contre le changement climatique au centre de ses priorités. Car quand la planète se réchauffe, ce sont les pauvres qui sont les premiers à souffrir.

A l’occasion de la conférence annuelle de l’agence d’aide au développement, son directeur Walter Fust a tiré le bilan des actions de la DDC dans ce domaine.

Pour Walter Fust, le climat est devenu un thème «d’urgence» et «de portée universelle». La Suisse soutient des solutions innovatrices, fondées sur des approches «gagnant-gagnant» qui favorisent à la fois les plus pauvres et le climat, souligne-t-il.

La recherche d’un développement durable pour l’ensemble de la planète est au coeur des préoccupations de la DDC. Celle-ci s’attache, en collaboration avec les gouvernements, l’économie, le monde académique et les organisations non gouvernementales (ONG), à garantir la cohérence entre objectifs du développement et objectifs climatiques.

Sur le terrain, l’accent est mis sur les mesures d’adaptation et sur la prévention. Il s’agit notamment de stimuler des solutions énergétiques capables de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Au Pérou, par exemple, un programme d’adaptation aux changements climatiques a été lancé dans les secteurs-clé de la sécurité alimentaire, de l’eau et de la prévention des risques naturels. En Asie, il s’agit de réduire la pollution occasionnée par la production de briques, l’une des activités industrielles les plus nuisibles pour l’environnement.

Trois rendez-vous

Les coopérations suisse et internationale ont devant elles trois rendez-vous importants pour l’évolution de leurs lignes stratégiques, prévoit le patron de la DDC.

En septembre prochain, la conférence d’Accra évaluera les mécanismes de gestion de l’aide mis en place pour améliorer la coordination entre pays donateurs et pays bénéficiaires.

En novembre et décembre, la conférence de Doha se penchera notamment sur la question de l’augmentation de l’aide au développement. Enfin, l’an prochain, le Sommet de Copenhague devra aboutir à un accord mondial pour la réduction des émissions de CO2 après 2012, date d’expiration du Protocole de Kyoto.

Regrouper les forces

Walter Fust, dont c’était la dernière conférence de presse à la DDC, puisqu’il partira en avril après 15 ans à son poste, a également plaidé pour la création d’un seul office fédéral pour le développement et la coopération.

Selon lui, il faut regrouper au sein du ministère des Affaires étrangères la DDC (qui en fait déjà partie) et la division Coopération et développement économiques du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), rattachée au ministère du même nom.

«Nous ne pouvons plus nous permettre dans le futur de disperser la coopération au développement dans différents départements ou offices fédéraux. Ce n’est pas efficace et cela coûte trop cher», a dit Walter Fust.

Il a toutefois précisé que la DDC et le SECO n’étaient pas en «guerre». Les relations entre les deux institutions sont bien meilleures «que ce que certains politiciens pensent», a-t-il souligné.

Nouvelles fonctions

Agé de 63 ans, Walter Fust ne restera pas inactif. En mai, il prendra la direction générale du nouveau Forum humanitaire mondial, mis sur pied l’an dernier à Genève sous l’impulsion de la diplomatie suisse et présidé par l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan.

swissinfo et les agences

La Direction du développement et de la coopération, qui fait partie du ministère des Affaires étrangères, coordonne la coopération au développement, la coopération avec l’Europe de l’Est et l’aide humanitaire de la Suisse avec d’autres offices de la Confédération.

La DDC emploie à ces tâches plus de 620 collaborateurs travaillant en Suisse et à l’étranger, ainsi que 1000 employés locaux, et dispose d’un budget annuel de 1,3 milliard de francs suisses (2007).

Pour la DDC, la coopération a pour objectif de lutter contre la pauvreté en aidant, dans les pays partenaires, les personnes concernées à s’aider elles-mêmes.

La Suisse focalise son action sur 14 pays prioritaires et 7 programmes spéciaux au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie et en Amérique latine. La DDC coopère aussi avec les organisations des Nations Unies, la Banque mondiale et les banques régionales de développement.

Quant à l’aide humanitaire, elle consiste à apporter une aide directe après une catastrophe naturelle ou dans le contexte d’un conflit armé. En 2007, les 190 experts du Corps suisse d’aide humanitaire ont été engagés dans sept régions, y compris celles touchées par le tsunami et par le séisme au Pakistan.

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