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La Suisse doit réfléchir à son adhésion à l’UE

Selon Avenir Suisse, le «think tank» des milieux économiques, la Suisse doit repenser sa politique européenne si elle veut garder sa souveraineté. Elle doit réfléchir à une adhésion à l'Espace économique européen (EEE) ou à l'Union européenne (UE), mais en conservant le franc.

«Il est de moins en moins probable que la Suisse continue sur la voie bilatérale avec l’UE», a dit jeudi devant les médias à Berne Katja Gentinetta, directrice adjointe d’Avenir Suisse. Le groupe de réflexion libéral vient de sortir une publication en allemand intitulée La souveraineté en cause.

L’UE insiste de plus en plus pour que la Suisse reprenne l’acquis communautaire. Et maintenant qu’elle compte 27 membres, la Suisse a davantage de difficultés à faire entendre ses aspirations particulières, énumère Katja Gentinetta.

Même s’ils ont des visions différentes, les dix auteurs qui ont contribué à la publication s’accordent sur un point: l’UE étant le principal partenaire commercial de la Suisse, celle-ci doit se poser la question de sa souveraineté. Si elle veut rester prospère est continuer à garantir sa liberté et sa sécurité, il lui faut une nouvelle politique prospective européenne.

Une adhésion à l’EEE lui permettrait de reprendre le droit de marché intérieur de l’UE tout en gardant son autonomie politico-monétaire et lui donnerait la liberté de conclure des traités bilatéraux de libre-échange dans le monde entier. La Suisse le fait déjà avec succès dans le cadre de l’Association européenne de libre-échange (AELE).

D’un point de vue de la souveraineté, il convient d’examiner aussi une adhésion de la Suisse à l’UE, sans toutefois abandonner le franc suisse. Et Katja Gentinetta de citer la Grande-Bretagne, le Danemark et la Suède, membres de l’UE qui ont conservé leur monnaie.

Avec cet ouvrage, Avenir Suisse entend contribuer au débat sur la politique européenne tout en attirant l’attention sur de nouvelles opportunités. «Pour nous, il s’agit de proposer une observation réaliste et de contribuer à une discussion nécessaire», conclut Katja Gentinetta.

Apparemment, les milieux économiques ne sont pas unanimes. A la mi-mai, economiesuisse, organe faîtier des grandes entreprises, écrivait que la Suisse n’avait pas d’autre choix que de poursuivre dans le voie bilatérale avec l’UE.

swissinfo.ch et les agences

* La souveraineté en cause, de Katja Gentinetta et Georg Kohler, NZZ libro, 2010. Le livre sort la semaine prochaine en allemand. Un résumé en français est disponible auprès d’Avenir Suisse.

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