La totalité des fonds déposés par l'ancien dictateur Sani Abacha dans les banques suisses ont été restitués au Nigeria. C'est ce qu'a annoncé la ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey dans le cadre d'un voyage de trois jours en Afrique de l'Ouest.
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La Suisse et le Nigeria ont mené de longues négociations pour la restitution des 700 millions de dollars bloqués par le gouvernement helvétique depuis 1999. «Avec le versement des 7 millions de dollars restants, l’intégralité des fonds détournés puis déposés par le clan Abacha en Suisse ont été restitués», a affirmé Micheline Calmy-Rey. L’argent restitué a été affecté à des projets de développement mais certaines ONG ont mis en doute leur utilisation judicieuse.
La ministre des Affaires étrangères a par ailleurs indiqué que la Suisse était l’unique pays à avoir remboursé la totalité des fonds trouvés sur son territoire. Décédé en 1999, l’ancien dictateur Sani Abacha est accusé par les autorités nigérianes d’avoir pillé le pays durant son règne entre 1993 et 1998 et d’avoir détourné 2,2 milliards de dollars.
Liens économiques
Lors de sa visite au Nigeria, Micheline Calmy-Rey a également discuté des liens économiques qui unissent les deux pays. Avec ses 151 millions d’habitants, le Nigeria est l’un des plus importants producteurs de pétrole au monde. Environ 50 entreprises suisses y sont représentées, pour des investissements directs avoisinant les 250 millions de dollars.
Malgré la richesse de ses sols, le Nigeria reste l’un des pays les plus pauvres au monde, notamment en raison de la corruption et de la mauvaise gouvernance qui y règnent. «Le PIB par habitant est environ deux fois supérieur à celui du Mali ou du Burkina Faso mais les richesses sont réparties de manière très inégales et la violence y est omniprésente», affirme ainsi Katia Michaelova, professeur d’économie politique et du développement à l’Université de Zurich, à swissinfo.
Mali et Burkina Faso
Après sa visite au Nigeria, Micheline Calmy-Rey se rendra au Mali puis au Burkina Faso, deux pays prioritaires pour la coopération suisse (DDC). L’étape malienne s’inscrit également dans le cadre des efforts des autorités suisses pour obtenir la libération des deux Suisses enlevés début janvier dans le nord du Mali, indique le DFAE.
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