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L’aide suisse a été efficace et se voudrait durable

Une nouvelle ligne de tram pour la ville tchèque d'Olomuc; un projet parmi d'autres qui a pu être réalisé dans le cadre de la contribution de solidarité de la Suisse à l'Union européenne. SECO

210 projets en dix ans dans dix pays d'Europe centrale et orientale: c’est le bilan de la contribution de solidarité de la Suisse à l'élargissement de l'Union européenne. Les responsables sont satisfaits et espèrent que l’effet sur le terrain sera durable.

Après un vote populaire favorable en 2006, la Suisse a libéré un milliard de francs pour soutenir les dix Etats qui ont rejoint l’Union européenne en 2004. C’est le fameux «milliard de cohésion», qui a servi à financer une série de projets en Pologne, en Hongrie, en République tchèque, en Lituanie, en Slovaquie, en Lettonie, en Estonie, en Slovénie, à Chypre et à Malte.

«En règle générale, les objectifs initialement définis pour les projets ont été atteints, voire dépassés, pour bon nombre d’entre eux», souligne l’ambassadeur Raymund Furrer, chef du centre Coopération et développementLien externe économiques du SECO (Secrétariat d’Etat à l’économie), à l’heure du bilan.

La Suisse avait défini cinq domaines d’action: protection de l’environnement (39% des moyens engagés), croissance économique et amélioration des conditions de travail (27%), accroissement de la sécurité sociale (16%) et de la sécurité publique (9%). Enfin le renforcement de la société civile et des partenariats entre des institutions suisses et locales (7%).

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Domaines de niche

En comparaison avec l’UE, la Suisse est un petit acteur, précise l’ambassadrice Elisabeth von Capeller, vice-directrice de la Direction du développement et de la coopération (DDCLien externe). «Nous avons donc cherché des domaines de niche» où la Suisse peut faire la différence et éventuellement avoir un effet systémique.

En Slovaquie par exemple, la Suisse a soutenu des projets dans le domaine de la formation professionnelle alors que le taux de chômage des jeunes dépassait les 30% en 2010. Ce taux a baissé depuis, mais les autorités slovaques ont également adopté une nouvelle loi sur la formation professionnelle, un effet collatéral en quelque sorte.

Autre exemple: en Lituanie, où la coopération suisse est présente depuis 1992 déjà, les projets se sont concentrés sur l’amélioration de la prise en charge médicale des femmes enceintes et des nouveau-nés. La mortalité néonatale est ainsi passée de 16,5 pour mille bébés en 1992 à 3,9 en 2017, ce qui correspond au taux moyen en Suisse.

Fin de l’exercice

Le délai pour la mise en œuvre des projets dans ces dix pays est arrivé à échéance le 14 juin. Environ 95% du milliard engagé initialement devrait être déboursé d’ici la fin de l’année.

Les pays doivent en effet avancer eux-mêmes les fonds pour réaliser les projets, avant de percevoir un remboursement suisse à hauteur de 85%. Les dépenses font l’objet d’un contrôle serré. Les 15% restants sont assumés par le pays. Cette manière de procéder est un facteur de durabilité.

Au milliard initial s’est ajouté un montant de 300 millions pour trois pays qui ont adhéré ultérieurement à l’UE: la Bulgarie et la Roumanie en 2007, puis la Croatie en 2013. La fin de la mise en œuvre dans ces trois pays est agendée respectivement à décembre 2019 et décembre 2024.

Retombées économiques

La reconduction éventuelle de ces contributions est désormais entre les mains du gouvernement. Les représentants du SECO et de la DDC n’ont donc pas souhaité «parler de l’avenir».

Contrepartie à l’extension des bilatérales, la contribution helvétique à l’élargissement visait à contribuer à la réduction des disparités économiques et sociales au sein de l’UE. Elle poursuivait également des objectifs politiques – garantir la stabilité et la démocratie – et économiques, par le renforcement des relations avec ces jeunes Etats membres.

Les retombées directes pour les entreprises ou organisations suisses s’élèvent à 111 millions de francs. Mais l’effet «ouverture des portes» d’un tel programme va certainement bien au-delà, estiment les responsables.

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