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Plus d’écologie pour l’agriculture de montagne

Les paiements directs sont un 'instrument de pilotage' pour sauvegarder la biodiversité. swissinfo.ch

Selon une étude du Fonds national de la recherche scientifique (FNS), la politique agricole 2011 n'empêchera pas la disparition des espaces indispensables à la survie de certains animaux et plantes des Alpes.

Les auteurs du rapport de synthèse du Programme national de recherche 48 proposent de révolutionner le système des paiements directs en les liant encore plus à des prestations écologiques.

Les paiements directs sont «le principal instrument de pilotage pour permettre à la Suisse de sauvegarder la biodiversité» dans les espaces alpins, a relevé mardi devant la presse le professeur de botanique Markus Fischer, de l’Université de Berne.

Selon lui, c”est donc sur eux qu’il faut agir, «si l’on veut remplir nos engagements envers notre constitution et la Déclaration de Rio sur la biodiversité».

«Notre idée n’est pas de transformer les Alpes en musée mais nous nous référons à un écosystème dynamique qui permette les évolutions et les interactions biologiques», précise encore Markus Fischer à swissinfo.

Les auteurs du rapport de synthèse du Programme national de recherche ‘Paysages et habitats de l’arc alpin’ (PNR 48), proposent ainsi «d’en finir avec l’arrosoir» et de lier le versement de paiements directs à des prestations écologiques précises.

Ils voudraient notamment que des activités non commerciales, «mais souhaitées par la société», soient dédommagées, comme l’entretien de prairies maigres. Celles-ci, non rentables, sont peu à peu abandonnées et recouvertes par la forêt, notent-ils.

Pas un sou de plus

La réorganisation de ces aides ne coûterait pas un sou de plus à la Confédération, selon le botaniste Jürg Stöcklin, de l’Université de Bâle. L’abandon partiel ou total de certaines subventions permettrait de libérer les moyens nécessaires à la préservation d’une agriculture de montagne respectueuse de l’environnement.

Les chercheurs demandent par exemple la suppression des paiements directs pour la garde du bétail, et une diminution considérable des forfaits «à la surface». Leur modèle prévoit par ailleurs une régionalisation partielle des paiements directs, ainsi que de nouveaux subsides pour favoriser l’élevage de races régionales menacées.

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Fonds national suisse de la recherche scientifique

Ce contenu a été publié sur Le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) est une organisation privée, mais en grande partie financée par la Confédération. Son but est de promouvoir la recherche de base en Suisse. Le FNS soutient la recherche dans tous les domaines, de la philosophie à la médecine en passant par les nanotechnologies. Sa principale tâche…

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Contrats de prestation

Abolir les paiements généraux au profit de prestations précises «correspond à la promotion de l’esprit d’entreprise des agriculteurs dans un marché ouvert», écrivent les chercheurs. Les activités d’intérêt général pour la préservation de la biodiversité en montagne pourraient aussi faire l’objet de contrats de prestations, proposent-ils.

Seul ce scénario peut permettre de préserver la beauté et la spécificité de l’espace alpin, conclut l’étude. L’abandon de l’agriculture de montagne ou la réduction à un taux minimal des prestations exigées pour pouvoir toucher des paiements directs ne feraient, au contraire, qu’aggraver la situation.

Pour le professeur Stöcklin, ces recommandations n’arrivent pas trop tard, même si la politique agricole 2011 a de fortes chances d’être adoptée à la session d’été des Chambres fédérales. «Les changements que nous proposons ne peuvent se faire en un jour, et demandent une large discussion», explique-t-il. Le rapport final du PNR 48 sera disponible en septembre.

swissinfo et les agences

Les paiements directs sont un élément important de la politique agricole helvétique.

Grâce à ces subventions, la Confédération indemnise les prestations agricoles en faveur de la collectivité. Par exemple, chaque agriculteur a droit à un peu plus de 1000 francs par année pour chaque hectare cultivé, une récompense à sa contribution à l’entretien du territoire.

Par ailleurs, des contributions écologiques sont déjà versées. Ces rémunérations récompensent des agriculteurs qui emploient des techniques de production moins nuisibles pour l’environnement et qui prennent des mesures spécifiques en faveur de la biodiversité.

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