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Pollution record à Pékin: troisième jour d’alerte orange

(Keystone-ATS) Pékin était mardi “en alerte orange” pour le troisième jour consécutif en raison d’une pollution record sur le nord de la Chine. Cette région était recouverte d’un brouillard encore plus opaque que la veille, en dépit de la fermeture de milliers d’usines.

Ironie du calendrier, cet épisode particulièrement spectaculaire dans la capitale du principal pollueur de la planète intervient alors que l’attention internationale est concentrée sur la conférence de Paris sur le climat.

Le président chinois Xi Jinping y a orienté son message lundi vers les pays riches en leur demandant d'”être à la hauteur de leurs engagements”, notamment financiers, pour aider les pays en développement pour lutter contre le réchauffement climatique.

Atmosphère sinistre

A Pékin, l’atmosphère était sinistre: vers midi, dans une lumière crépusculaire, l’épaisse nappe de brouillard jaunâtre recouvrait la capitale, réduisant la visibilité à quelques centaines de mètres. Beaucoup de Pékinois avaient ressorti leur masque antipollution.

L’indicateur de niveau de pollution de l’ambassade américaine, qui sert généralement de référence, mesurait à 13H00 une densité de 621 particules fines par mètre cube d’air,plus de 24 fois le plafond maximum de 25 fixé par l’OMS.

La veille, il avait atteint en soirée 945 au sud de Pékin, selon la presse, pulvérisant la norme nationale chinoise de 75 microgrammes par mètre cube. Ces particules de 2,5 microns de diamètre pénètrent dans les poumons et sont à l’origine de centaines de milliers de décès prématurés en Chine chaque année.

Usines fermées

En dépit de ces niveaux record, l’alerte a été maintenue à orange, qui précède le niveau maximum (rouge), réservé aux “situations les plus sévères”, a rapporté le quotidien Global Times.

Les autorités ont ordonné la fermeture de 2100 usines hautement polluantes, la suspension des chantiers dans le bâtiment et recommandé à la population de rester chez elle. Mais la circulation automobile continuait quasiment comme à l’accoutumée, à l’exception des poids lourds interdits sur les routes. Une trentaine de vols ont été annulés, de même que les liaisons interurbaines par autobus.

Cet épisode est dû à la combinaison d’une montée en puissance des centrales à charbon pour le chauffage, des températures avoisinant zéro, d’un fort taux d’humidité et de l’absence de vent.

Signe du scepticisme des Pékinois sur une amélioration rapide de leur environnement, une photo de la une d’un quotidien circulait sur les réseaux sociaux, annonçant: “Nous ne laisserons absolument pas passer une grosse pollution au siècle prochain”. Ce cliché remonte à 1999.

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