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Pour s’en sortir après une scolarité difficile

L'association Speranza 2000 pour les élèves en difficulté veut passer la vitesse supérieure. Elle propose de créer des postes d'apprentissage.

Elle va désigner des «networkers» qui feront jouer leurs relations dans les entreprises pour les inciter à engager ces jeunes. Cette formation initiale de deux ans est certifiée par une attestation fédérale.

Fondé par un groupe d’entrepreneurs, le projet Speranza a déjà connu un joli succès dans sa phase de démarrage. Selon l’initiateur du projet, Otto Ineichen, 1800 places ont ainsi été créées en 2006.

L’année prochaine, l’accent sera à nouveau mis sur les jeunes qui terminent leur scolarité obligatoire sans diplôme ni promesse de formation ultérieure.

L’idée est de les insérer dans le monde professionnel par le biais d’un préapprentissage d’un an ou d’un apprentissage de deux ans, avec attestation fédérale.

Réseaux personnels

Speranza va désigner dans les cantons des personnes connaissant bien la culture d’entreprise et capables d’ouvrir des portes pour les jeunes.

Ces seront chargés d’obtenir un certain nombre de places d’apprentissage jusqu’au 31 juillet 2007.

A eux de convaincre les entrepreneurs de leur réseau personnel de proposer de nouvelles places avec attestation ou des places de préapprentissage. Les «networkers» seront indemnisés en fonction des places ainsi créées.

Une expérience pilote lancée le 1er novembre à Obwald est, à ce titre, encourageante. En trois semaines, elle a déjà permis de créer sept postes d’apprentissage.

Multiplier l’offre

L’autre point fort de Speranza est de contribuer à augmenter le nombre de métiers qui peuvent offrir une formation de deux ans, avec attestation à la clé. Il n’en existe aujourd’hui que huit, mais il y en aura cinq de plus dès janvier.

Ces formations courtes intéressent les entrepreneurs pour plusieurs raisons.

«Notre activité est devenue si spécialisée que nous ne pouvons plus former de menuisier généraliste», explique Franz Röthlin, spécialiste de l’acoustique du bois à Obwald.

«Avec l’introduction d’une formation avec attestation, nous disposons des spécialistes dont nous avons un besoin urgent pour la production», ajoute Heinz Rischgasser, président de l’Association suisse des matières plastiques.

Pas de formation au rabais

Speranza se défend cependant de promouvoir des formations au rabais. Une fois passé par une de ces filières courtes, le jeune peut toujours aspirer à un Certificat fédéral de capacité, qui s’obtient au terme d’un apprentissage classique.

«En offrant des apprentissages d’une, deux ou trois années, la sélection des candidats est plus large et mieux adaptée aux capacités des jeunes», juge de son côté Michael Tschopp, directeur du personnel de Valora. Cette chaîne de kiosques offre 70 places d’une année.

Essentiellement alémanique pour l’instant, Speranza doit s’étendre à l’avenir à la Suisse romande et au Tessin.

Mercredi, la Conférence latine des services de la formation professionnelle a officiellement accordé son soutien au projet, rejoignant ainsi les entreprises qui avaient déjà franchi le pas en 2006.

L’an prochain, Speranza prévoit des dépenses de deux millions de francs, fournis conjointement par les entreprises et par la Confédération.

swissinfo et les agences

L’an prochain Speranza prévoit de dépenser deux millions de francs.
Le projet est soutenu par des privés et par la Confédération (460’000 francs).
Le financement est assuré jusqu’en 2008.

L’apprentissage court dure deux ans et est certifié par une attestation fédérale.

Grâce à ce certificat, il est possible de travailler sur la profession apprise. Mais aussi d’entrer en première ou deuxième année de CFC (Certificat fédéral de capacité).

Cette formation courte ne doit pas être comprise comme «mini-apprentissage» ou un «préapprentissage». Jusqu’ici les «préapprentissage» ne servaient qu’à donner une place à ceux que l’on ne savait pas où placer.

Par contre, l’idée de l’apprentissage court avec attestation certifie une expérience de base. Elle offre à ceux qui suivent cette voie ainsi qu’à ceux qui leur donnent une place une possibilité d’asseoir un certain nombre de compétences.

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