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Pour une Suisse ouverte aux étrangers

A Morat, le ministre des Finances Hans-Rudolf Merz a plaidé pour l'ouverture. Keystone

A Morat, les délégués du Parti radical (PRD / droite) ont adopté un programme sur l'intégration des étrangers et approuvé la contribution suisse au fonds de cohésion de l'UE.

A Baar, les délégués de l’Union démocratique du centre (UDC / droite dure) ont refusé l’initiative sur le financement de l’assurance vieillesse par les excédents de la Banque nationale.

Réunis sur les bords du lac de Morat, les délégués du PRD devaient notamment débattre d’un concept libéral en matière de politique d’intégration.

L’idée était de trouver une voie médiane entre une droite dure qui «refuse de constater que la Suisse est un pays d’immigration» et une gauche qui «prône le multiculturalisme sans proposer de solutions précises».

Présent sur place, le ministre des Finances Hans-Rudolf Merz a plaidé avec conviction en faveur d’une politique d’ouverture. L’Histoire le prouve: chaque fois que la Suisse s’est ouverte économiquement, l’opération a été un succès», a-t-il dit.

Pas d’uniforme à l’école

La promotion du principe d’une Suisse ouverte favorisant l’intégration sous le slogan «Encourager et exiger» n’a pas posé de problème aux quelque 180 délégués. La discussion de détails a cependant suscité quelques remous.

D’ailleurs, certains des dix points du programme ont été refusés. C’est ainsi que les délégués ont balayé l’idée du port d’un uniforme à l’école. Balayée également l’idée d’interdire le port de symboles religieux à l’école publique.

L’assemblée a aussi rejeté la possibilité pour les parents d’obtenir des dispenses pour leurs enfants dans certaines matières, comme la natation par exemple. Les dispenses liées à la célébration de fêtes religieuses ont été par contre admises, pour autant qu’elles soient «raisonnables».

Vote au niveau communal

Parmi les points acceptés, les délégués ont été unanimes à trouver que la possibilité d’obtenir la citoyenneté suisse conclut un processus d’intégration réussi. En revanche, le droit de vote au plan communal n’as pas soulevé l’enthousiasme.

C’est à une petite majorité que le PRD a accepté d’encourager cette possibilité. La majorité a été encore plus juste pour encourager la mise sur pied d’une loi fédérale d’intégration.

Une tribune autour du conseiller national lucernois Otto Ineichen a souligné l’importance de l’intégration au marché du travail, en particulier des jeunes. Selon lui, le véritable problème sur ce point n’a rien à voir avec l’intégration, mais avec l’attitude des jeunes, qu’ils soient suisses ou étrangers.

Fonds de cohésion

Vendredi, les délégués s’étaient prononcés en faveur de l’octroi par la Suisse d’un milliard de francs au fonds de cohésion en faveur des dix nouveaux membres de l’Union européenne.

Combattue par un référendum de la droite dure, cette proposition sera soumise au verdict populaire en novembre.

Le milliard de cohésion n’est pas le prix à payer pour l’un ou l’autre des accords bilatéraux, a plaidé le sénateur Peter Briner. Il a également souligné que la Suisse entend bien faire comprendre aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur qu’elle compte gérer de manière autonome ses prestations de solidarité.

Mots d’ordres

Réunis samedi à Baar (Zoug), les délégués de l’UDC ont pour leur part également donné des mots d’ordres en vue des prochaines votations fédérales.

Ils ont rejeté à l’unanimité l’initiative socialiste qui demande que les bénéfices de la Banque nationale suisse (BNS) soient versés à l’assurance vieillesse après déduction d’un milliard pour les cantons.

Invité à présenter ses arguments contre le projet, Jean-Pierre Roth n’a pas eu de peine à les convaincre. «Notre rôle est d’assurer la stabilité monétaire et non de venir en aide à l’AVS», a déclaré le président de la direction de la BNS.

Les délégués ont par ailleurs également balayé l’harmonisation des allocations familiales votée par le Parlement et sur laquelle le peuple se prononcera le 26 novembre. Comme les milieux patronaux, qui ont déposé le référendum, les délégués ne veulent rien entendre d’une allocation minimale de 200 francs par enfant et de 250 par jeune en formation au niveau suisse.

swissinfo et les agences

Le Parti radical démocratique (PRD) est le seul parti politique à avoir toujours été représenté au gouvernement depuis la naissance de l’Etat fédéral en 1848.

Principale force politique du pays il y a encore dix ans, le PRD a perdu de nombreux électeurs au cours des deux dernières législatives. Depuis 2003, il n’est plus que le 3ème parti du Parlement.

L’Union démocratique du centre est née en 1971 de la fusion de deux partis défenseurs des paysans et des artisans.

L’UDC a enregistré une forte croissance depuis les années 90 et est désormais la principale force politique du pays.

Le 24 septembre, le peuple doit voter sur les révisions de la loi sur les étrangers et de la loi sur l’asile, toutes deux combattues par référendum, ainsi que sur l’initiative qui vise à attribuer à l’assurance vieillesse les bénéfices de la Banque nationale.

Deux thèmes sont au programme de la votation du 26 novembre: la loi sur la coopération avec les Etats de l’Europe de l’Est et la loi sur l’harmonisation des allocations familiales, toutes deux combattues par référendum.

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