Près de 15 milliards de francs d’aide promis à l’Afghanistan
(Keystone-ATS) La communauté internationale a affiché son soutien à l’Afghanistan en espérant la paix. Un total de 15,2 milliards de dollars (14,85 milliards de francs) d’aide a été promis au pays pour 2017-2020, a annoncé l’UE à l’issue d’une conférence organisée à Bruxelles.
Le niveau atteint est « aussi proche que possible » de celui enregistré il y a quatre ans lors de la conférence de Tokyo (16 milliards de dollars), a déclaré à Bruxelles le commissaire européen à la Coopération internationale et au Développement. Neven Mimica a salué un chiffre « remarquable, impressionnant ».
La Suisse a annoncé qu’elle allait contribuer à hauteur de 26 millions de francs par an jusqu’en 2020 pour aider l’Afghanistan. Le programme suisse porte sur la gouvernance inclusive, les droits humains et le développement socio-économique.
Il s’agit ainsi pour la communauté internationale de poursuivre l’effort de développement malgré la menace persistante des talibans, appelés à déposer les armes par le secrétaire d’Etat américain John Kerry.
Comme prévu lors de la précédente conférence de donateurs, à Londres en 2014, l’aide doit « progressivement diminuer » à mesure que s’écoule la décennie de la transformation (2015-2024) de l’Afghanistan synonyme de son « autonomie croissante », a expliqué M. Kerry, dont le pays contribue pour un tiers environ.
Attentat à Kaboul
Il a cité comme « modèle » à suivre l’accord de paix signé fin septembre entre Kaboul et l’un de ses pires criminels de guerre, Gulbuddin Hekmatyar, surnommé le « Boucher de Kaboul », encore en exil. Il s’est vu garantir l’immunité et un possible retour en politique malgré des protestations.
Illustration de l’insécurité persistante, un attentat suicide contre un minibus de fonctionnaires a blessé quatre personnes en fin de journée à Kaboul. Des affrontements se poursuivaient en outre à Kunduz, théâtre depuis trois jours d’une nouvelle démonstration de force des talibans. Ces derniers avaient déjà brièvement pris le contrôle de la ville en septembre 2015.
Or il n’y aura pas de succès des réformes et de décollage économique avec un tel niveau d’insécurité pour les Afghans, ont martelé les dirigeants occidentaux à Bruxelles.
Le sujet était omniprésent à Bruxelles, où les donateurs étaient censés évaluer l’effort de réformes engagé depuis deux ans par le gouvernement d’union nationale du président Ashraf Ghani, dans l’assainissement des finances publiques, la lutte anticorruption ou le respect des droits de l’homme.