Présence confirmée de centaines de tonnes de cyanure à Tianjin
(Keystone-ATS) L’armée chinoise a confirmé dimanche que des centaines de tonnes de cyanure hautement toxique avaient été entreposées sur le site des explosions survenues mercredi à Tianjin. Cette déclaration ravive les craintes d’une contamination.
Le général Shi Luze, chef d’état-major de la région militaire de Pékin, a déclaré lors d’une conférence de presse que du cyanure avait été identifié en deux endroits du site. « D’après les estimations préliminaires, le volume atteignait plusieurs centaines de tonnes », a-t-il dit.
Il s’agit de la première confirmation officielle de la présence de ce composant chimique extrêmement dangereux dans l’entrepôt d’où sont parties les explosions qui ont fait 112 morts et 95 blessés, selon un dernier bilan.
Gaz « rapidement mortel »
Le général Shi n’a pas précisé de quel type de cyanure il s’agissait, mais les médias chinois avaient parlé auparavant de la présence de 700 tonnes de cyanure de sodium, un composant chimique très toxique en cas d’inhalation, d’ingestion ou de contact avec la peau.
Ce composant, qui se présente sous forme de poudre cristalline, peut sous certaines conditions libérer du cyanure d’hydrogène, un « gaz hautement toxique asphyxiant qui agit sur la capacité de l’organisme à utiliser l’oxygène » et peut être « rapidement mortel » selon le Centre américain pour le contrôle des maladies.
Les autorités chinoise ont fait venir sur place des spécialistes travaillant pour des fabricants de cette matière dangereuse, qui ont utilisé de l’eau oxygénée pour tenter de la neutraliser.
Propos rassurants
Pékin n’a eu de cesse de tenter de rassurer les habitants, assurant qu’en dépit de la présence de taux anormaux de certains polluants, l’air de Tianjin était respirable. Ce qui n’a pas empêché l’agence officielle Chine Nouvelle d’indiquer que la densité de cyanure dans les eaux usées était jeudi 10,9 fois supérieure à la normale. Ce taux a depuis baissé pour s’établir à deux fois le taux normal.
Greenpeace a pour sa part expliqué dimanche avoir testé les eaux de surface en quatre endroits de Tianjin mais que les niveaux de cyanure n’étaient pas élevés. « Cela montre que les réserves d’eau ne sont pas gravement contaminées », a-t-elle dit.
L’association de défense de l’environnement a souligné que ces tests ne révélaient rien sur la présence ou non d’autres produits dangereux et a renouvelé son appel à des tests exhaustifs de l’air et de l’eau, dont les résultats, a-t-elle dit, doivent être rendus publics.
Les médias officiels avaient annoncé samedi que les quartiers situés dans un rayon de trois kilomètres du site des explosions avaient été évacués. Les autorités ont depuis déclaré que ces informations étaient inexactes.