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Prévention: Kobe s’achève sur un bilan mitigé

Keystone

A l’issue de la conférence de Kobe, la communauté internationale s'est engagée samedi à mieux prévenir les catastrophes naturelles.

La Suisse est satisfaite, mais souligne que les pays participants doivent très vite se remettre au travail pour que le plan d’action adopté au Japon se concrétise.

Les discussions se sont poursuivies tard dans la nuit pour parvenir à un accord avant la clôture de la conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles. 4500 experts et officiels de quelque 150 pays étaient réunis à Kobe, au Japon, depuis mardi.

Près d’un mois après le tsunami qui a fait plus de 200’000 morts en Asie du Sud, la communauté internationale s’est engagée samedi à mettre en place des systèmes d’alerte précoce et à faire de la prévention une priorité budgétaire.

Système d’alerte

L’Australie, l’Allemagne, le Japon et les Etats-Unis ont tous proposé l’utilisation de leur système de prévision dans l’Océan indien. L’ONU va étudier les différences entre ces technologies en vue de mettre en place un système régional en 12 ou 18 mois.

«Nous sommes déterminés à réduire, partout dans le monde, les pertes socio-économiques et les atteintes à l’environnement causées par les catastrophes», écrivent les pays participants dans leur déclaration finale.

Un premier pas

«La Suisse a joué un rôle majeur dans la préparation de cette conférence et l’élaboration de ces textes», rappelle Meinrad Studer, membre de la délégation suisse, contacté par swissinfo. Il souligne que les participants helvétiques «tirent un bilan très positif».

Mais «il faut rapidement se remettre au travail», si l’on veut que le plan d’action soit suivi d’effets concrets, ajoute Jean-Philippe Jutzi, porte-parole de la division aide humanitaire et Corps suisse d’aide humanitaire (CSA).

Peu d’éléments concrets

Les promesses d’un système d’alerte aux tsunamis dans l’océan Indien risquent en effet de constituer le seul résultat concret de la conférence mondiale de Kobe.

La déclaration finale ne comporte ni objectif chiffré, ni outils de contrôle permettant de s’assurer que les pays tiendront leurs promesses.

«Nous sommes extrêmement préoccupés», indique John Sparrow, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. La formulation de certains passages est si vague qu’il est difficile de comprendre ce qu’ils signifient vraiment au-delà de la rhétorique.»

Un engagement moral

«On ne peut pas simplement se donner bonne conscience en mettant en place un système d’alerte onéreux et penser que le problème est réglé», ajoute Walter Ammann, directeur du département des catastrophes naturelles à Davos, en Suisse.

«Les décisions de cette conférence ne sont pas des documents légalement contraignants mais elles traduisent un engagement moral fort des Etats et des organisations pour guider notre politique et nos actions dans les dix prochaines années», répond le coordinateur de l’aide humanitaire de l’ONU, Jan Egeland.

swissinfo et les agences

A l’issue de cinq jours de discussions, les 4500 experts et officiels réunis au Japon ont adopté la déclaration de Hyogo, du nom de la préfecture où se situe Kobe.
Les pays participants ont élaboré un plan d’action pour les dix prochaines années.
Ils s’engagent à réduire, partout dans le monde, les pertes socio-économiques et les atteintes à l’environnement causées par les catastrophes.
L’accent sera mis sur la prévention et la mise en place de systèmes d’alerte précoce.

– La première Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles a eu lieu à Yokohama, au Japon, en 1994.

– Elle avait permis d’élaborer des directives pour la prévention, les précautions à prendre et la diminution des risques en cas de catastrophes.

– La Conférence de Kobe avait pour but de faire le point sur les dix dernières années et d’élaborer un nouveau plan d’action pour la décennie 2005-2015.

– Mais le tsunami qui a frappé l’Asie du Sud en décembre a modifié l’ordre du jour de la conférence, devenant une priorité.

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