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Première rencontre entre Alfred Sirven et un juge suisse

Alfred Sirven acceptera-t-il cette fois de parler? Keystone Archive

Muet depuis son extradition des Philippines, l'ex-numéro deux d'Elf a accepté de s'entretenir avec le juge genevois Paul Perraudin.

Ce contenu a été publié le 15 novembre 2001 - 20:35

Cette rencontre, confirmée par Eric Turcon, l'avocat parisien d'Alfred Sirven, a eu lieu jeudi après-midi. Le magistrat suisse, qui traite le tentaculaire dossier Elf depuis 1997, avait initialement demandé à la justice française de lui «prêter» l'ancien patron d'Elf Aquitaine International, afin de le confronter à ses «complices» en Suisse.

En effet, pour financer sa cavale en Asie, Alfred Sirven aurait détourné 50 millions de francs, en Suisse et au Liechtenstein. Plusieurs personnes, installées à Genève, sont inculpées pour avoir géré cet argent. La justice française n'ayant pas accepté le déplacement d'Alfred Sirven sur les bords du lac Leman, Paul Perraudin s'est donc déplacé à Paris pendant deux jours.

Sirven n'a encore rien dit

Cette rencontre devrait être suivie d'autres confrontations. L'ancien numéro deux d'Elf, accusé de détournements de fonds portant sur plusieurs centaines de millions de francs, va-t-il collaborer avec la justice suisse? Depuis son retour des Philippines, cet homme, âgé de 73 ans, est resté muet comme une carpe.

L'ancien fuyard ne cacherait pas qu'il accorde plus de crédit au juge genevois qu'aux deux magistrats français, Eva Joly et Laurence Vichnievsky. Le motif? Paul Perraudin aurait une approche technique du dossier, alors que ses homologues de l'Hexagone sont soupçonnées par Alfred Sirven de se montrer très «politique».

En clair, l'ancien bras droit de Loïk Le Floch-Prigent a été présenté en France comme le grand manipulateur, ayant décidé seul, ou presque, d'avoir détourné presque un milliard de francs entre 1989 et 1993 des caisses de la compagnie pétrolière. La réalité est apparemment un peu différente.

Les investigations menées en Suisse, et en France par le juge Renaud Van Ruymbeke, ont conduit à inculper cette semaine à 9 reprises André Tarallo, l'ancien «Monsieur Afrique» d'Elf pour «complicité d'abus de biens sociaux». Ce proche de Jacques Chirac et du mouvement gaulliste bénéficiait jusque-là d'une surprenante mansuétude de la justice tricolore.

Ian Hamel

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