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Premier procès dans «l’affaire» des faux visas

Le procès se déroule au Tribunal fédéral de Bellinzone. EJPD

L'ex-vice-consul honoraire à Oman comparaît devant le Tribunal pénal fédéral dans le cadre d'un des cas de faux visas dénoncés dans des ambassades suisses.

Agé de 78 ans, il est accusé d’avoir indûment encaissé plus de 200’000 francs. D’autres cas de falsifications de visas dans cinq autres pays sont actuellement à l’enquête.

L’affaire de faux visas ne concerne pas seulement Oman. Au Pérou, en Russie, en République démocratique du Congo, au Nigeria et en Serbie, des collaborateurs du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) se sont apparemment laissés corrompre. Les enquêtes sont en cours.

Pour sa part, l’ancien adjoint au consul honoraire aurait falsifié des formulaires et autres documents pour l’obtention de visas, et détruit de la documentation entre 1999 et 2003.

En poste à Maskat, le fonctionnaire thurgovien était autorisé à délivrer des visas pour des ressortissants de l’Emirat, mais ne pouvait pas le faire pour d’autres étrangers.

Malgré cette restriction, l’ex-vice-consul honoraire se serait laissé corrompre par un commerçant d’or bengalais. Le 21 mars dernier, celui-ci a été reconnu coupable par un tribunal de Maskat de fraude et de faux en écriture. Il a été condamné à une peine d’une année et demi de prison et à une amende d’environ 1500 francs.

Des aveux partiels

L’ancien adjoint au consul honoraire aurait ainsi procuré des visas d’entrée en Suisse à 134 citoyens du Bangladesh. Il aurait touché 1575 francs par visa au lieu des 40 francs requis normalement, estime l’accusation.

L’inculpé a reconnu partiellement les faits, tout en contestant le nombre de faux visas établis par ses soins. Jeudi, devant le Tribunal pénal fédéral, l’accusation et la défense divergeaient en effet quant à l’ampleur du trafic.

Pour le Ministère public de la Confédération (MPC), le prévenu doit répondre de 134 falsifications. L’accusation estime que l’ex-vice-consul honoraire a touché plus de 200’000 francs pour ses services. Le MPC a requis une peine de réclusion de 18 mois avec sursis.

Selon ses propres dires, le prévenu aurait donné la plus grande partie de ses gains à son ancienne femme de ménage philippine, devenue son amie. Le jugement sera rendu la semaine prochaine.

swissinfo et les agences

– Plusieurs cas de corruption relatifs à l’octroi de visas ont été constaté non seulement à Oman mais également dans cinq autres pays: Pérou, Russie, République démocratique du Congo, Nigeria et en Serbie.

– Des collaborateurs du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) se sont apparemment laissés corrompre. Les enquêtes sont en cours.

– Chaque année, la Suisse délivre 500’000 visas. Et elle refuse environ 40’000 demandes de visas.

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