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Pression sur le prix des médicaments génériques

Les médicaments génériques devraient coûter moins à l'avenir. Keystone

Dès janvier, les nouveaux génériques devront être 40% moins chers que les produits originaux pour être remboursés par l'assurance maladie de base. Contre 30% aujourd'hui.

Le gouvernement a aussi décidé mercredi qu’une partie des vaccins contre le papillomavirus – principale cause du cancer du col de l’utérus – sera prise en charge par cette assurance.

En décidant que seuls les génériques 40% meilleur marché au moins que les produits originaux seront remboursés, le gouvernement souhaite faire pression sur les prix des médicaments.

Le ministre de l’Intérieur Pascal Couchepin indique que l’objectif est de se rapprocher des prix pratiqués en Europe.

Cette mesure ne concerne pas les génériques déjà admis sur la liste des spécialités remboursées par les caisses maladie – au moins 30% moins chers que la préparation originale.

La décision de mercredi s’explique. Malgré la réglementation actuelle, les prix des génériques en Suisse continuent d’être nettement supérieurs à ceux des pays européens comparables, selon le ministre de l’Intérieur.

Le gouvernement porte donc l’écart de prix minimum à 40% afin que les génériques s’imposent sur le marché. Aujourd’hui, un générique est préféré à un autre médicament dans 55% des cas. Le but est de faire passer ce taux à 75%.

Pascal Couchepin n’est pas en mesure d’évaluer le potentiel d’économies. Mais il estime qu’à terme, la baisse du prix des génériques devrait aussi comprimer le prix des remèdes originaux.

Une exception

La mesure annoncée souffre une exception. Pour les génériques dont l’original ne détient qu’une faible part du marché (4 millions de chiffre d’affaires annuel), l’écart de prix ne devra plus désormais être que de 20%. Le gouvernement veut en effet que ce type de génériques se généralise.

D’autres mesures devraient suivre l’an prochain. Car le Département de Pascal Couchepin passe actuellement au crible les prix d’un millier de médicaments admis entre 1993 et 2002 dans la liste des spécialités remboursées. Il espère que ce réexamen produira des économies de 100 à 150 millions de francs par an.

Mercredi toujours, le gouvernement a décidé que les vaccinations des adolescentes et des jeunes femmes contre le papillomavirus humain (HPV) seront remboursées dès 2008. Condition: que ces vaccinations aient lieu dans le cadre d’un programme cantonal.

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Achat centralisé

Les programmes cantonaux ont l’avantage de satisfaire à des normes de qualité contraignantes et de prévoir un achat centralisé des vaccins à bon prix, souligne Pascal Couchepin.

Son département suit une recommandation de la Commission fédérale pour les vaccination qui devrait permettre d’éviter 70% des cancers du col de l’utérus.

Au final, la facture devrait s’élever à 160 millions durant les cinq prochaines années. Puis baisser à 16 millions, étant donné que le cercle des personnes concernées sera plus petit.

Ces sommes sont acceptables vu l’efficacité du système et les centaines de cas de cancer qui pourront être évitées, estime Pascal Couchepin.

swissinfo et les agences

En 2005, la Suisse a dépensé 52,69 milliards de francs pour son système de santé (chiffre de l’Office fédéral de la statistique).

Cette somme représente 7025 francs par habitant ou 11,4% du produit intérieur brut (PIB).

Les coûts de la santé n’ont cessé d’augmenter au fil des ans. Ils ne représentaient encore que 9,7% du PIB en 1995 et 4,9% en 1960.

En juin 2007, la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) a recommandé de vacciner les adolescentes de 11 à 14 ans contre le papillomavirus humain (HPV) et, pendant cinq ans, les jeunes femmes de 15 à 19 ans. Cette mesure devrait permettre d’éviter 70 % des cancers du col de l’utérus.

La vaccination est exemptée de la franchise afin d’assurer une couverture vaccinale élevée. Mais les coûts des vaccinations qui n’ont pas lieu dans le cadre des programmes cantonaux et des vaccinations de femmes de plus de 19 ans ne seront pas pris en charge.

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