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Procès de l’OTS: l’enquête suisse sur la sellette

L'enquête menée en Suisse sur les suicides collectifs de la secte du Temple solaire en 1994 a été mise en cause, mercredi, au tribunal correctionnel de Grenoble. Jacques Barillon, l'un des avocats des victimes, s'en est pris à un policier fribourgeois cité comme témoin.

La deuxième journée du procès de l’Ordre du Temple Solaire (OTS) s’est en effet ouverte par l’audition du chef de la brigade judiciaire de Fribourg, Hervé Joye, qui a dirigé l’enquête sur une des tueries des membres de la secte.

«On se moque du monde. Je ne crains pas de dire que si cette enquête avait été menée sérieusement, nous ne serions pas là aujourd’hui», a dit Me Barillon au policier Hervé Joye.

Dans deux premiers massacres en octobre 1994, 48 adeptes de l’OTS avaient péri à Salvan (VS) et Cheiry (FR). La police suisse n’avait pas placé sous surveillance les adeptes survivants de la secte, dont plusieurs ont finalement été impliqués dans la mort de seize personnes en décembre 1995 dans le Vercors, à Saint-Pierre-de-Chérennes.

Le tribunal de Grenoble, où le procès s’est ouvert mardi, devait aborder dans la journée les faits reprochés à Michel Tabachnik. Le chef d’orchestre franco-suisse est présenté comme l’ex-n°3 de la secte.

«L’enquête suisse a été une erreur de diagnostic et les mesures d’investigation, comme des surveillances téléphoniques, des surveillances postales, des filatures, n’ont pas été entreprises. Il aurait été possible d’éviter le drame du Vercors», a ajouté Me Barillon devant la presse.

«Il faut trouver des motifs pour placer quelqu’un sur écoute téléphonique», a répondu Hervé Joye. «On nageait en plein cirage, personne n’avait entendu parler de l’OTS». La police suisse avait interrogé Michel Tabachnik en 1994 sans l’inquiéter davantage. Pourtant, sa cape de templier avait été retrouvée à Cheiry, près des corps des victimes.

Serait-il, selon vous, un instigateur des massacres?», a demandé au policier Me Francis Vuillemin, un autre avocat des victimes. «J’ai mes convictions là-dessus mais je ne tiens pas à m’exprimer», a répondu le policier fribourgeois.

swissinfo avec les agences

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