Procès Khmers rouges: les accusés réclament l’acquittement

(Keystone-ATS) Au dernier jour du procès symbole du régime khmer rouge au Cambodge, les deux plus hauts dirigeants encore en vie ont répété ne pas être responsables de la mort de deux millions de personnes entre 1975 et 1979. Ils ont demandé l’acquittement. Le verdict est attendu au premier semestre 2014.

L’accusation avait requis la semaine dernière la perpétuité contre l’idéologue des Khmers rouges Nuon Chea, 87 ans, et le chef de l’Etat du « Kampuchéa démocratique » Khieu Samphan, 82 ans. C’est la peine maximale prévue par le tribunal de Phnom Penh parrainé par l’ONU.

Les deux hommes ont une nouvelle fois rejeté toutes les accusations. « Pendant ce procès, il a été montré clairement que je n’ai ordonné aucun crime, contrairement à ce que disent les procureurs. Pour faire court, je suis innocent de ces accusations », a déclaré Nuon Chea. Il a insisté sur le fait qu’il avait servi son pays et son peuple.

« Profonds remords »

« Je demande respectueusement (aux juges) de m’acquitter de toutes les charges et de me libérer », a-t-il ajouté, reconnaissant malgré tout une certaine responsabilité.

« Je voudrais exprimer mes plus profonds remords et ma responsabilité morale pour les victimes et le peuple cambodgien qui ont souffert », a-t-il ainsi concédé. Mais il a rejeté en même temps la faute sur les « traîtres » et les Vietnamiens qui avaient chassé les Khmers rouges du pouvoir en 1979.

Poste honorifique

Khieu Samphan n’a quant à lui admis aucune responsabilité, même morale. Il a reproché à ses accusateurs d’avoir « manipulé » ses propos. « Je n’ai jamais décidé de l’évacuation de la population ou d’un massacre des innocents », a-t-il dit, insistant sur le fait que son poste de chef de l’Etat n’était qu’honorifique.

Dans le but d’obtenir au moins un verdict avant la mort des accusés octogénaires, la procédure pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide a été découpée. Ce premier « mini-procès » s’est ainsi concentré sur les « crimes contre l’humanité » qu’ont constitué les déplacements forcés de population lors de l’évacuation des villes.