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Projet d’aviation électrique à l’aéroport de Sion

Professeur à la HES-SO, Stéphane Genoud est aussi un pilote passionné de propulsion électrique. Il est une des chevilles ouvrières du projet "green fly", présenté mercredi, qui veut attirer à l'aéroport de Sion des entreprises spécialisées dans les vols écologiques. KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) L’avenir de l’aviation passera par la propulsion électrique, et par l’aéroport de Sion. Telle est la conviction des promoteurs d’un projet de vols écologiques qui a vu le jour autour de la HES-SO et d’une start-up valaisanne.

Le projet “green fly” réjouit la directrice de l’aéroport de Sion Aline Bovier. Le développement ne doit pas être uniquement touristique, il peut aussi s’inscrire dans un cadre technologique, a-t-elle déclaré mercredi lors d’une présentation.

La création d’une sorte de pôle de compétences en aéronautique est assez naturelle pour la directrice de l’aéroport. Le site est bien équipé, il peut être une plate-forme pour des start-up dans ce domaine.

Spin off de Solar Impulse

Ancien responsable du marketing du projet Solar Impulse, Gregory Blatt est encore plus catégorique. “C’est notre futur”, dit-il sans ambages en parlant de l’aviation électrique.

Avec le pilote d’Air Zermatt Thomas Pfammatter, le parapentiste Dominique Steffen, André Borschberg, co-fondateur de Solar Impulse et Sébastien Demont, ancien ingénieur électrique de Solar Impulse, il a fondé la société H55, une spin off de Solar Impulse, spécialisée dans la propulsion électrique.

Thomas Pfammatter, Dominique Steffen et Sébastien Demont testent depuis plusieurs mois un avion d’acrobatie électrique. Une expérience qui a conquis et convaincu André Borschberg et Gregory Blatt. “Avec cet avion, on arrive à voir l’aviation de demain”, estime M. Blatt.

La start-up n’a pas pour ambition de construire des avions. Elle se concentre sur la gestion de l’énergie, un domaine que ses initiateurs connaissent bien. Et ils ne sont pas seuls. La HES-SO valaisanne est aussi partie prenante de l’aventure, et même le pôle valaisan de l’EPFL.

Beau terrain de jeu

La Haute-école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) a de bonnes compétences en matière d’énergie et sur les batteries, explique le professeur Stéphane Genoud. Passionné d’ULM, il a développé un modèle électrique. L’aéroport de Sion est un terrain de jeu intéressant pour développer ce type de propulsion, dit-il.

L’enseignant a aussi un regard plus large que la seule motorisation des avions. L’aéroport ce sont aussi des hangars dont les toits peuvent être recouverts de panneaux solaires. L’énergie consommée pour voler peut être produite directement sur place.

L’EPFL suit le projet avec intérêt. Le pôle valaisan de l’école polytechnique travaille déjà beaucoup dans les domaines de la production et du stockage d’énergie, précise son directeur Marc-André Berclaz. L’électricité et l’hydrogène sont les deux principaux axes de recherche de l’EPFL à Sion.

L’objectif est d’attirer sur le tarmac sédunois des entreprises spécialisées dans les technologies propres. Le groupement de compétences permettra de développer de nouveaux concepts pour l’aviation de loisirs et le transport aérien. Le but est ambitieux, pas utopique. “Il y a 10 ans, tout le monde disait que Solar Impulse était impossible”, rappelle Gregory Blatt.

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