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Prostitution à Genève: un air d’Amsterdam aux Pâquis

Sur le plan légal, la prostitution est autorisée dans le canton, à condition que la péripatéticienne réside en Suisse. Keystone

Depuis une semaine, un sex-center propose le service de vitrines pour prostituées dans la cité de Calvin. Les promoteurs veulent rivaliser avec Amsterdam, haut lieu touristique du sexe. Les péripatéticiennes, elles, y trouvent de nombreux avantages.

«L’idée nous est venue en voyageant aux Pays-Bas et au Japon, explique Jérôme Ritter, l’un des responsables de ce projet. Nous avons ainsi décidé de proposer ce service de vitrines aux Pâquis».

A Genève, Jérôme Ritter et son associé Eric Béguelin passent pour les rois de l’empire des sens. Leur sex-center compte déjà deux sex-shops et l’unique peep-show de Suisse.

«Dans un premier temps, trois chambres à vitrines sont proposées aux filles et aux utilisateurs, confie Jérôme Ritter. Nous les louons 500 francs chacune par semaine. Et notre seule exigence concerne l’occupation permanente des lieux durant les heures d’ouvertures».

Ces petites chambres sont chauffées, équipées de rideaux qui permettent de travailler à l’abri des regards indiscrets. Les filles sont des professionnelles. Elles pratiquent leurs propres tarifs.

Cette offre semble convenir aux prostituées qui peuvent trouver de nombreux avantages à la formule. Pour preuve, plus de quinze filles utilisent ces lieux depuis l’ouverture.

«Cette solution nous permet de travailler à notre rythme et quand nous le désirons», explique Corinne, une professionnelle du lieu. De plus, la sécurité et l’hygiène sont assurées. Nous pratiquons donc notre métier dans de très bonnes conditions».

Le consommateur, lui, se retrouve dans un cadre agréable, selon Jérôme Ritter. «Nous voulons proposer un havre d’amusements, un maximum de convivialité, ceci en toute sécurité».

Seule ombre au tableau, la mauvaise humeur des professionnelles de la rue. Elles dénoncent une concurrence qu’elles estiment déloyale. Un argument réfuté par les promoteurs, persuadés que le sex-center amène beaucoup plus de clients dans le quartier.

Sur le plan légal, il n’y a rien à redire précise Pascal Bugnon, porte-parole de la Police cantonale genevoise. «La prostitution est autorisée dans le canton, à condition que la péripatéticienne réside en Suisse. Par ailleurs, ces chambres à vitrines sont assimilées à des salons de massage, et donc complètement légales».

L’expérience, pour originale qu’elle soit, n’est pas une première helvétique. A Zurich – qui compte par ailleurs la seule maison close officielle de Suisse – des vitrines du même type avaient été proposées. Mais, faute de succès, elles ont rapidement disparu.

Jean-Louis Thomas.

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