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Quand Genève hennit de plaisir

Palexpo a été transformée en plus grande arène hippique couverte au monde. swissinfo.ch

Du 14 au 18 avril, les meilleurs cavaliers de la planète sont réunis à Genève pour la finale de Coupe du monde de saut. Un événement qui arrive à point nommé: selon Alban Poudret, co-organisateur de la manifestation, le sport équestre vit un véritable âge d’or en Suisse.

Après 1996, Genève se mue pour la deuxième fois en capitale mondiale du sport équestre. Durant cinq jours, les halles de Palexpo, où se tient chaque année le traditionnel Salon de l’auto, seront consacrées entièrement au cheval. En plus des finales de Coupe du monde de saut d’obstacle et d’attelage, une multitude de concours et d’événements annexes y seront organisés.

Après deux ans de préparation, Alban Poudret, le directeur sportif de l’épreuve, est impatient que la compétition commence. Speaker, journaliste et rédacteur en chef du magazine Le Cavalier Romand, il est l’un des connaisseurs les plus pointus du sport équestre en Suisse. Entretien.

swissinfo.ch: Pour la deuxième fois de son histoire, Genève accueille la finale de Coupe du monde de saut d’obstacles. Comment est née cette idée?

Alban Poudret: Après le succès de la finale de 1996, tout le monde s’attendait à ce que nous présentions à nouveau rapidement une candidature. Mais depuis dix ans, nous organisons également la finale du top-10 mondial et nous avions d’autres objectifs en tête. Il y a deux ans, nous avons décidé de relever le défi avec nos deux sponsors principaux. Il a fallu doubler le budget – environ 7,5 millions de francs- par rapport au concours habituel que nous organisons au mois de décembre. Comme celui-ci reste agendé dans le calendrier 2010, nous nous retrouvons à organiser l’équivalent d’un triple concours hippique cette année.

swissinfo.ch: La morosité économique ambiante a-t-elle pesé sur l’organisation de la manifestation?

A.P.: Il est vrai que nous avons eu quelques difficultés à convaincre de nouveaux partenaires. Un troisième sponsor de taille nous a fait défaut. La conjoncture économique y est certainement pour quelque chose.

Je pense néanmoins que nous arriverons à boucler le budget. La vente des billets dépasse nos espérances. Samedi et dimanche affichent pratiquement complet et nous espérons également remplir le stade durant les journées du mercredi et du jeudi.

swissinfo.ch: Une multitude d’épreuves seront organisées durant les cinq jours de compétition. Le public s’y retrouvera-t-il?

A.P.: Ceux qui le désirent pourront se concentrer sur les épreuves principales. Mais c’était notre volonté de créer un grand événement populaire et festif autour du cheval. Il y aura plus de cent exposants, une ferme éducative pour les enfants, la possibilité de voir les cavaliers à l’entraînement, un pavillon suisse dans le village des exposants et des attractions folkloriques. A Genève, c’est la Suisse qui reçoit le monde. Des cavaliers des quatre coins du globe, de l’Amérique du Sud à l’Azerbaïdjan en passant par l’Australie, viendront pour la première fois ici. Nous tenons à leur offrir le meilleur accueil possible.

swissinfo.ch: Vous parlez d’un événement populaire. Mais le sport hippique n’est-il pas encore réservé à une certaine élite?

A.P.: De manière générale, c’est un peu vrai. Mais à Genève, nous faisons chaque année le maximum pour populariser l’événement. De nombreux jeunes garnissent les tribunes et toutes les classes sociales y sont représentées. Le prix des billets est très raisonnable en comparaison avec d’autres concours. Des abonnements pour les cinq jours sont disponibles à partir de 210 francs, 105 francs pour les enfants.

swissinfo.ch: En l’absence de Meredith Michaels-Beerbaum, double tenante du titre, quels sont vos favoris pour les épreuves principales du week-end?

A.P.: En saut d’obstacles, il n’y a jamais un favori mais douze à quinze prétendants sérieux. Parmi les concurrents internationaux, je citerais l’Allemand Marcus Ehning, l’Américain Mclain Ward, les Français Kevin Staut et Pénélope Leprevost ou encore le Brésilien Rodrigo Pessoa. Malheureusement, nous avons dû enregistrer lundi le forfait de dernière minute de l’Irlandaise Jessica Kürten.

Quant aux Suisses, quatre d’entre eux possèdent de véritables chances de l’emporter. Steve Guerdat n’est jamais aussi bon que dans son jardin de Palexpo, où il a déjà remporté des épreuves majeures en 2004, 2006 et 2008. Pius Schwizer n’est pas numéro un mondial par hasard. Beat Mändli a remporté la Coupe du monde en 2007, il sait parfaitement comment gérer les grands événements. Quant à Daniel Etter, il a été très bon sur le circuit cet hiver.

En attelage, c’est la première fois que deux meneurs suisses disputeront une finale de Coupe du monde. Tant Werner Ulrich que Daniel Wurgler ont des chances de monter sur le podium.

swissinfo.ch: Est-ce là un signe de la bonne santé du sport hippique en Suisse?

A.P.: Tout à fait, nous sommes vraiment gâtés depuis quelques années. Le sport hippique vit une sorte d’âge d’or en Suisse. J’y vois plusieurs explications. La Suisse possède une grande tradition équestre. C’est l’un des sports qui a amené le plus de médailles lors des Jeux olympiques d’été. Le savoir s’est transmis de génération en génération. Deux exemples: Steve Guerdat est le fils d’un grand champion, Daniel Etter de l’un des plus importants marchands de chevaux au monde. Notre pays compte également des passionnés et des mécènes qui sont prêts à confier des chevaux à des cavaliers talentueux.

Mais au-delà de l’encadrement et de la transmission, nous avons également une concentration de talents exceptionnelle. Jane Richard et Niklas Schurtenberger, qui ont tous les deux reçus une invitation pour l’épreuve de finale de Coupe du monde de saut, en sont l’illustration.

Samuel Jaberg, swissinfo.ch

Finale. Du 14 au 18 avril, Genève organise pour la deuxième fois de son histoire une finale de Coupe du monde de saut d’obstacle. La finale de Coupe du monde d’attelage de disputera également cette semaine à Genève. Le budget de la manifestation atteint 7,5 millions de francs, dont 1,3 million de francs de dotation globale.

Suisses. Environ 45 cavaliers participeront à la finale de Coupe du monde de saut qui se disputera sur trois jours et quatre manches. Parmi eux, six Suisses: Steve Guerdat, Pius Schwizer, Beat Mändli, Daniel Etter, Niklas Schurtenberger et Jane Richard.

Piste. Le concours aura lieu dans les halles de Palexpo, situées à côté de l’aéroport. La capacité des gradins a été augmentée à 10’000 spectateurs, ce qui en fait la plus grande piste en salle du monde. Près de 400 boxes ont été aménagés dans les écuries qui seront en partie ouvertes au public.

1996 Hugo Simon (Aut) sur E.T.

1997 Hugo Simon (Aut) sur E.T.

1998 Rodrigo Pessoa (Bré) sur Baloubet du Rouet

1999 Rodrigo Pessoa (Bré) sur Baloubet du Rouet

2000 Rodrigo Pessoa (Bré) sur Baloubet du Rouet

2001 Markus Fuchs (S) sur Tinka’s Boy

2002 Otto Becker (All) sur Dobbel Centro

2003 Marcus Ehning (All) sur Anka 191

2004 Bruno Bourcqsault (Fr) sur Dileme de Cephe

2005 Meredith Michaels-Beerbaum (All) sur Shutterfly

2006 Marcus Ehning (All) sur Sandro Boy

2007 Beat Mändli (S) sur Ideo du Thot

2008 Meredith Michaels-Beerbaum (All) sur Shutterfly

2009 Meredith Michaels-Beerbaum (All) sur Shutterfly

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