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Quand le Natel peut se muer en espion

Pour être détecté, il faut posséder un portable «WAP». Keystone

Menée par Swisscom à Zurich, une expérience permet de localiser son interlocuteur par l'intermédiaire du téléphone portable. S'agit-il d'un nouveau mode d'espionnage? Non, répond la régie, l'abonné doit impérativement donner son aval.

Vous appelez une personne en prétextant un excès de travail et que vous êtes bloqué à Genève. Quelle serait votre stupéfaction si votre correspondant vous rétorquait que vous êtes un menteur, puisqu’en réalité vous êtes au cinéma Plazza de Zurich!

Ce scénario de science-fiction n’en est plus un. En tout cas technologiquement. Ce logiciel inédit a un nom amical: «Freund-Finder». «A la base, il s’agit d’un programme pilote. Il offre un service entre amis, en toute connaissance de cause et avec l’autorisation des personnes concernées», précise Christian Neuhaus, porte-parole de Swisscom à Berne.

Au même titre qu’un automobiliste peut savoir où il se trouve au mètre près grâce au navigateur GPS (Global Position System ), les abonnés volontaires pourront se localiser à 50 mètres près.

Mais, pour ce faire, il faut être possesseur d’un portable «WAP», et se connecter sur le site Swisscom. Un portail Internet vous dira où se trouvent vos amis, à condition que leur téléphone soit ouvert, mais sans qu’ils aient besoin d’appeler.

La localisation peut également se faire lors d’un appel. Toutefois, elle ne se fait pas par GPS, mais par goniométrie. La méthode est connue. Elle permet de localiser un émetteur (votre portable) dans un triangle restreint d’antennes (les relais Natel).

Le logiciel du programme géré par Swisscom n’a plus qu’à afficher sur l’écran du portable, la rue où l’endroit ou vous êtes.

Si l’expérience s’avère concluante à Zurich, la régie pourrait offrir ce service à la Suisse entière, selon le porte-parole de Swisscom.

Pour l’heure, vous pouvez donc téléphoner en toute quiétude, sans que votre correspondant sache d’où vous appelez. Mais attention, le jour où vous signerez une inscription à «Freund-Finder», inutile d’appeler de la maison en disant que vous êtes au travail. Ca se saurait.

En revanche, l’utilisateur crierait au scandale s’il se savait épié contre son gré. Alors est-il vraiment dangereux de téléphoner de son portable?. Risque-t-on des actes d’espionnage? «Absolument pas, rétorque Christian Neuhaus, porte-parole de Swisscom à Berne. Il existe une loi et un Office de la protection des données qui régit ce genre de problème. En aucun cas des données personnelles peuvent être divulguées sans le consentement de la personne».

Il existe une exception à cette règle: la recherche de terroristes ou de bandits. Dans ce cas, la police peut, après avoirobtenu l’autorisation de Swisscom, vous localiser par le biais de votre portable.

Jean-Louis Thomas

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