Qui se cache derrière MerkerYshima?
La mystérieuse société MerkerYshima a racheté en janvier Voxan, le seul fabricant français de motos. Mais les salaires ne sont toujours pas versés.
Mais qui est donc MerkerYshima? Installée à Issoire, cette société se présente comme suisse, mais sans donner plus de précisions quant à son canton d'origine.
Un chose est sûre: MerkerYshima fait les gros titres des journaux en Auvergne, depuis la reprise de Voxan.
Spécialisée dans les motos haut de gamme, la société Voxan a été créée en 1995. Mais, depuis, elle n'a jamais trouvé l'équilibre financier.
En redressement judiciaire, elle trouve un repreneur le 25 janvier 2002. Il s'agit, en l'occurrence, justement de MerkerYshima.
Mieux, la société suisse promet de produire rapidement 20000 à 30000 motos par an. Alors qu'en 2001, Voxan n'avait sorti que... 650 engins.
«Entre la faillite et un inconnu, constate un proche du dossier, le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand a choisi un inconnu.»
Un mystérieux personnage
Tout ce que l'on sait de MerkerYshima, c'est qu'elle serait une filiale des holdings Tectagon AG et Yshima SA, toutes deux basées en Suisse. Que, depuis la reprise, elle a déboursé moins de... 2500 francs pour faire fonctionner Voxan. Et qu'elle n'a versé aucun salaire.
Plus grave, le directeur général de MerkerYshima aurait des antécédents judiciaires en France et en Allemagne. Le quotidien Le Monde lui a d'ailleurs consacré plusieurs articles.
Né à Winterthur en 1956, Gianfranco Ramoser aurait quitté la Suisse pour l'Italie. Et il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international depuis 1999.
Cela dit, ce mystérieux personnage ne s'est pas contenté de Voxan. Il a également mis la main sur la Carrosserie industrielle roannaise (CIR), dans la région Rhône-Alpes. Et il s'intéresse à la Safra, une autre entreprise de carrosserie, située cette fois dans le département du Tarn.
Il serait peut-être temps que les justices française, suisse, allemande et italienne communiquent entre elles. Histoire d'éviter quelques problèmes fâcheux.
Ian Hamel

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