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Réforme de La Poste: pas de conséquences sur l’emploi

Il y a actuellement environ 3500 bureaux de poste en Suisse, qui occasionnent une perte annuelle d’un demi milliard de francs. Keystone

Cette promesse a été faite, jeudi, par le patron du géant jaune, Ulrich Gygi. Mais, pour assurer son avenir, La Poste devra nécessairement développer son secteur bancaire.

Profitant d’une rencontre avec la presse, Ulrich Gygi a esquissé certains contours de La Poste de demain. Il a notamment précisé que les petits offices seront remplacés par quatre nouveaux types de service postal.

A savoir, les filiales qui dépendront d’un grand centre et se résumeront à un guichet géré par un assistant, la poste mobile (camions desservant les petits villages), la poste gérée par des tiers (CFF ou communes), et enfin le service à domicile (le facteur apportant directement au client la prestation souhaitée).

Ulrich Gygi s’est voulu rassurant. Pour les clients d’abord: la palette de prestations sera la même que celle qui est assurée actuellement par les petits offices. Pour les employés, ensuite: les personnes touchées par les fermetures seront toutes transférées dans d’autres secteurs de l’entreprise.

Cette réorganisation durera cinq ans. Mais les détails n’en seront pas connus avant la mi-janvier. En effet, la répartition exacte dans les régions fait encore l’objet de négociations avec les syndicats et les autorités locales.

Il y a actuellement environ 3500 bureaux de poste en Suisse, qui occasionnent une perte annuelle d’un demi milliard de francs. Une réforme s’impose. «Le but n’est pas impérativement de ramener ce chiffre à zéro, précise Ulrich Gygi, mais de dégager un free cash-flow (montants disponibles après investissement) substantiel au niveau du groupe.

Ce manque de free cash-flow pose en effet des problèmes. Il ne permet pas, par exemple, à La Poste d’être quotée en bourse.

Autre grand contour de la réforme: le secteur bancaire, qui est «une question de survie» pour le géant jaune. Les paiements constituent les opérations les plus rentables de La Poste, mis à part le traitement du courrier.

Toutefois, vu que l’entreprise ne propose pas de crédit, elle ne peut construire aucune relation globale avec ses clients, ce qui constitue un gros handicap face à la concurrence. Or, avec une banque postale, ce problème serait réglé.

La Poste espère ouvrir les guichets de sa banque en 2002. Mais ce projet devra encore recevoir l’aval du Parlement et être soumis au vote populaire.

Autre problème: il faut de l’argent pour le besoin en capital propre de la future banque. Jürg Bucher, directeur adjoint de Postfinance, estime qu’entre 1,5 et 2 milliards de francs sont nécessaires.

La Poste attend de la Confédération qu’elle mette cette somme à disposition. Ulrich Gigy précise qu’il s’agirait d’un investissement «rentable».

De plus, Berne a épongé 14 milliards de dettes aux CFF et allongé plus de 2 milliards de francs à Swisscom par le biais d’une majoration de capital. Du coup, «La Poste doit avoir droit à un traitement équitable», estime le directeur du géant jaune.

swissinfo avec les agences

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