Des perspectives suisses en 10 langues

Résultats plombés et démission chez Lonza

A Viège, l'usine valaisanne de Lonza est principalement vouée aux biotechnologies. Keystone

Les bénéfices de Lonza ont fondu de 59% en 2003. Et le président de la direction générale Markus Gemünd démissionne.

En cause, les coûts de restructuration et le ralentissement général des ventes du groupe à ses partenaires du secteur de la chimie.

Agé de 45 ans, Markus Gemünd était à la tête de Lonza depuis février 2002. Précédemment, il s’était fait un nom en dirigeant la division biotech du groupe bâlois.

Aujourd’hui, le président de la direction estime que le groupe a besoin d’un «nouveau type de management» pour continuer à se développer.

Le conseil d’administration a accepté sa démission. Markus Gemünd restera toutefois à son poste jusqu’à la nomination de son successeur.

Ce départ ne surprend pas outre mesure Jean-Marc Müller, de la banque privée zurichoise Bellevue.

«Markus Gemünd, qui venait du secteur biotech, n’a peut-être pas accordé assez d’attention aux autres divisions du groupe», explique l’analyste.

En outre, le président de la direction ne s’entendait pas avec le nouveau conseiller fédéral Christoph Blocher – qui était encore l’année dernière actionnaire principal de Lonza.

Un ralentissement sensible

Au terme de l’exercice 2003, Lonza accuse une chute de son bénéfice net de 58,8% à 91 millions de francs suisses par rapport à l’exercice précédent. Les ventes, quant à elles, ont reflué de 11,6% à 2,242 milliards de francs.

Le groupe explique cette contre-performance par le fait que la reprise attendue au deuxième semestre 2003 ne s’est pas produite.

En outre, la même année, Lonza a procédé à la fermeture de certains de ses sites, ce qui lui a coûté 100 millions de francs de frais de restructuration.

«Ces résultats sont clairement en dessous des attentes du marché», commente Martin Vögtli, de la banque Vontobel. Il y a des surcapacités énormes dans le marché de la chimie.»

«De plus, poursuit l’analyste, l’autorité américaine d’approbation des nouveaux médicaments n’a pas accordé beaucoup d’autorisations l’an passé, ce qui a eu pour effet de ralentir tout le secteur.»

Le groupe Lonza – qui livre principalement des produits de base à l’industrie pharmaceutique et agroalimentaire – a beaucoup souffert de ce ralentissement.

«De plus, souligne Jean-Marc Müller, la faiblesse du dollar et l’accroissement de la concurrence, notamment de pays comme la Chine, n’ont évidemment pas aidé Lonza.»

Les polymères ne sont plus à vendre

Dans le détail, tous les secteurs d’activité de Lonza ont accusé une baisse de performance en 2003.

La division biotechnologies a vu son chiffre d’affaires diminuer de 14,6% à 835 millions de francs.

Le secteur chimie fine et produits spéciaux, lui, a enregistré des ventes de 826 millions de francs, en recul de 13,7%. Le groupe explique cette contre-performance par une hausse des prix des matières premières et énergétiques.

Dans la branche polymères et produits intermédiaires, Lonza a réussi à limiter la casse. Le chiffre d’affaires n’a reculé que de 3,3% à 578 millions de francs.

La direction du groupe a, par ailleurs, décidé de suspendre le processus de désinvestissement de ce secteur, dont elle voulait pourtant se séparer depuis 2001.

Au niveau de l’emploi, Lonza a taillé dans le vif. Après avoir reculé déjà de 6,4% au cours du premier semestre, ses effectifs ont encore fondu durant la deuxième partie de l’année.

A fin 2003, le groupe n’employait plus que 5659 personnes, un recul de 9% par rapport à fin 2002.

Prudence pour l’avenir

En ce qui concerne l’exercice en cours, le groupe reste prudent. La direction de Lonza s’est ainsi fixé comme objectifs minimums un résultat opérationnel de 225 millions de francs et un bénéfice net par action de 3 francs.

A relever qu’aucune charge unique relative à des restructurations n’est prévue. Du moins pour le moment.

Le marché n’a pas tardé à sanctionner Lonza. Mardi, peu après l’ouverture de la Bourse suisse, l’action du groupe dévissait de 13,05%, à 61,95 francs.

swissinfo et les agences

– Lonza fabrique des produits de base pour l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire.

– Ces produits entrent aussi bien dans la composition des médicaments que des vitamines, des colorants ou des parfums.

– Pour 2003, le groupe annonce un bénéfice en chute de quelque 59% à 91 millions de francs suisses.

– Ce mauvais résultat s’explique par les coûts de restructuration (100 millions de francs en 2003 pour la fermeture de plusieurs sites) et par un environnement international peu favorable pour le secteur de la chimie.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision