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Retraite des immigrés: rester en Suisse ou rentrer au pays?

Après trente ou quarante ans de vie en Suisse, les immigrés aspirent souvent à une retraite paisible au soleil de leur pays natal. Mais les déconvenues sont fréquentes. Une série de trois brochures devrait les aider à faire le bon choix.

Actuellement, les retraités d’origine étrangère – principalement italienne, espagnole et portugaise – se répartissent grosso modo en trois groupes d’égale importance. Un tiers reste en Suisse, un tiers rentre au pays et un tiers choisit de faire régulièrement la navette entre terre natale et terre d’adoption.

Mardi, la Commission fédérale des étrangers, Pro Senectute et le Pour-cent culturel Migros présentaient à Berne le nouveau matériel didactique qui va aider ces personnes à faire le bon choix, en toute connaissance de cause. Il s’agit d’une série de trois brochures.

La première expose clairement les conditions d’obtention des rentes (AVS et deuxième pilier) suivant la solution choisie. La seconde est un roman-photo, qui vise à attirer l’attention sur les problèmes auxquels on ne pense pas forcément au moment de faire son choix. Et la troisième est carrément un cahier de travail, qui rappelle toutes les démarches et permet de faire tous les calculs nécessaires.

«La plupart du temps, les gens ne réalisent pas que leur retraite va durer vingt ou trente ans, explique Pierre Aeby, secrétaire romande de Pro Senectute. Or ce qui paraît idéal lorsque l’on est encore en pleine forme peut devenir problématique lorsque l’un des conjoints se trouve par exemple gravement atteint dans sa santé».

Le but de ces brochures est donc d’amener chacun et chacune à bien peser le pour et le contre. Car le retour au pays – pour idyllique qu’il puisse paraître dans un premier temps – signifie l’éloignement du cercle d’amis et de la famille.

D’un autre côté, la vie en Suisse est sensiblement plus chère que dans les pays du sud de l’Europe, le soleil est bon pour le moral et les EMS helvétiques sont facilement surchargés.

Quant à la solution de la navette, elle semble bien sûr idéale, mais n’est pas non plus exempte de pièges.

Finalement, les auteurs de ces brochures se défendent de vouloir prôner une solution plutôt qu’une autre. Et il est vrai qu’à les lire, on imagine la difficulté du choix face auquel se trouvent ces immigrés de longue date. Pour l’heure, ces trois cahiers sont disponibles en français, allemand, italien, espagnol et portugais.

Et leurs auteurs envisagent déjà de les traduire à moyen terme en serbo-croate et en turc, afin de les adapter à la seconde vague d’immigrants, qui aujourd’hui sont encore loin de l’âge de la retraite.

Marc-André Miserez

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