Risque de corruption sur la diplomatie suisse
Diffusée dans la presse, une liste du ministère suisse des Affaires étrangères indique que 33 représentations diplomatiques suisses à l'étranger sont menacées de corruption.
La semaine prochaine, un ancien collaborateur de l’ambassade de Moscou doit par ailleurs répondre de trafic de visas devant le Tribunal pénal fédéral.
L’ambassade de Pékin figure en première place dans cette liste. Elle est suivie de la mission suisse à Moscou et du consulat de Bombay.
Publiée par le journal dominical SonntagsZeitung et confirmée par le porte-parole du ministère suisse des Affaires étrangères (DFAE) Johann Aeschlimann, la liste cite entre autres les représentations de New Dehli, Istanbul, Shanghai, Kiev, Belgrade, Pristina et Bangkok.
Les représentations diplomatiques menacée de corruption se trouvent surtout en Asie (14), en Afrique (10) et en Europe orientale (5). L’unique représentation d’Europe occidentale citée est l’ambassade de Londres.
Selon la SonntagsZeitung, au moins la moitié des demandes de visas déposées dans la capitale britannique ont été refusées, apparemment parce que les documents présentés étaient dans de nombreux cas faux.
Devant le Tribunal pénal fédéral
Un ancien collaborateur de l’ambassade de Suisse à Moscou comparait la semaine prochaine devant le Tribunal pénal fédéral. Il est accusé de s’être livré à un trafic de visas entre août 2001 et août 2003.
Le collaborateur aurait vendu des visas à des citoyens indiens. Ceux-ci passaient par la Russie pour se rendre en Suisse. En Suisse, les Indiens tentaient ensuite de rejoindre le Royaume-Uni ou d’obtenir une demande d’asile.
Agé de 49 ans, l’accusé aurait gagné au moins 19’600 dollars grâce à ce commerce illicite de visas.
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Tribunal pénal fédéral
Un problème connu
Dans le combat contre les abus impliquant des visas, on a souvent affaire avec des organisations impliquées dans le trafic de drogues et de femmes, indique Martin Dahinden, chef de la Direction des ressources et du réseau extérieur au DFAE, cité par le journal dominical.
En avril dernier, un trafic de visas avait été mis à jour à l’ambassade de Suisse à Islamabad. Par la suite, tout le personnel, qui comptait huit Suisses et 21 Pakistanais, avait été renouvelé – aussi bien à l’ambassade située dans la capitale pakistanaise qu’au consulat de Karachi.
Un employé local de l’ambassade helvétique, aurait exigé des faveurs sexuelles et de l’argent en échange de visas à destination de la Suisse.
Après plusieurs affaires de corruption, Berne avait ordonné une analyse de risques dans l’ensemble des 200 représentations suisses à l’étranger. Un poste d’inspectorat des visas a en outre été créé.
swissinfo et les agences
En plus des cas de corruption découverts au Pakistan, à Oman et en Russie, certains ont aussi été constatés dans divers autres pays parmi lesquels le Pérou, la Nigeria, la Serbie, le Congo et l’Erythrée.
Jusqu’à présent, cela n’a débouché que sur une seule condamnation. En novembre 2005, le Tribunal pénal fédéral a condamné un ancien consul honoraire à Oman à neuf mois de prison avec sursis.
Chaque année, les représentations suisses à l’étranger délivrent quelque 500’000 visas. Environ 40’000 demandes sont rejetées.
Le nombre de visas délivrés devrait passer à 400’000 après l’entrée en vigueur de l’accord de Schengen sur le contrôle des frontières conclu entre la Suisse et l’Union européenne.
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