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Roche ouvre une brèche au Japon

Le contact est établi depuis plusieurs mois déjà entre le président de Chugai Osamu Nagayama (à gauche) et Franz Humer, le patron de Roche. Keystone Archive

En fusionnant avec Chugai Pharmaceuticals, Roche sert d'exemple pour d'autres multinationales qui cherchent à renforcer leur présence au Japon.

Au bout de six mois d’âpres négociations, Roche est parvenu à convaincre, jeudi, les actionnaires de Chugai Pharmaceuticals de fusionner avec sa filiale japonaise.

Pour contrôler 50,1% de son capital, le groupe suisse aura dû augmenter l’offre d’achat de ses actions de 30%.

Roche joue le rôle de précurseur au Japon. Il devient le premier groupe étranger à racheter une importante société pharmaceutique japonaise. L’une des plus avancées aussi dans les biotechnologies.

Un effet de séisme

Les analystes estiment que cette acquisition de Chugai par Roche aura l’effet d’un séisme dans l’industrie pharmaceutique japonaise. Celle-ci se distingue par une pléthore d’entreprises trop petites pour survivre seules dans un marché toujours plus compétitif.

Autoritairement, le gouvernement japonais réduit, chaque année, les prix des médicaments. Ils seraient entre 1,4 et 3 fois plus chers que dans les pays européens ou aux Etats-Unis.

«Cette prise de contrôle de Chugai par Roche va forcer les concurrents du pharmaceutique japonais à trouver à leur tour des partenaires étrangers», déclare Mayo Mita, un analyste de Morgan Stanley à Tokyo.

Le deuxième du monde, le marché japonais des médicaments représente une valeur de 50 milliards de dollars par an. De quoi inciter les plus grandes firmes internationales à y renforcer leur présence.

Et cela surtout depuis que Roche leur montre la voie à suivre, celle de la fusion ou de l’acquisition, en laissant à son partenaire japonais à une grande autonomie.

Une bonne longueur d’avance

«Le nouveau Chugai aura une bonne longueur d’avance sur ses rivaux. Il croîtra plus vite qu’eux à moyen terme et aura accès au système de distribution mondial de Roche», ajoute Mayo Mita.

Par cette acquisition, Roche escompte retrouver son rang parmi les dix plus grands groupes pharmaceutiques de la planète. Et tirer profit de médicaments très prometteurs développés par son partenaire japonais.

Il en a un urgent besoin. En effet, les patentes protégeant de la concurrence certains de ses propres produits-phares arrivent à échéance. Et ceux qui les remplacent ne connaissent pas toujours le même succès commercial.

swissinfo/Georges Baumgartner à Tokyo

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