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Rohingyas: Peter Maurer “encouragé” par sa réunion avec Suu Kyi

Le président du CICR Peter Maurer attend davantage du gouvernement birman sur l'assistance dans l'Etat de Rakhine et sur la crise des Rohingyas. KEYSTONE/EPA/HEIN HTET sda-ats

(Keystone-ATS) Le président du CICR appelle les autorités birmanes à prendre leur “responsabilité” pour protéger les civils. Au dernier jour de sa visite dans ce pays sur les Rohingyas, Peter Maurer s’est dit vendredi “encouragé” par son dialogue avec la dirigeante Aung San Suu Kyi.

Devant la presse à Naypyidaw, le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a dit avoir trouvé une “ouverture” des autorités face aux préoccupations de son institution et un “soutien”. Celles-ci ont réalisé “des étapes sérieuses” pour répondre à la situation mais doivent mener davantage d’efforts, selon M. Maurer.

Outre Mme Suu Kyi, il a notamment rencontré le président U Win Myint. Il a dit aussi “prendre très au sérieux” les critiques de la population contre les organisations humanitaires. “Tout ne va pas bien”, a-t-il admis.

Le CICR va rester “sur le long terme” et va élargir dans les prochains mois son dispositif pour aider à garantir les besoins économiques fondamentaux de la population. Il mène une activité d’urgence, mais “l’urgence n’est pas suffisante”, a dit M. Maurer qui s’est rendu cette semaine dans le nord de l’Etat birman de Rakhine d’où sont partis 700’000 Rohingyas en moins d’un an vers le Bangladesh en raison des violences.

Discussion au Bangladesh attendue

Il faut une assistance “plus durable” sur l’accès à la santé, à l’eau potable et de nombreuses ressources. La moitié de l’enveloppe du CICR en Birmanie est utilisée pour acheminer une assistance dans le nord de l’Etat de Rakhine. Mais avec la Croix-Rouge birmane, “nous ne pouvons pas honorer tous les besoins” dans cette région pauvre, a-t-il ajouté.

L’Etat de Rakhine porte encore les conséquences des violences. Des maisons sont abandonnées et des quartiers ont été détruits. Le CICR veut aussi oeuvrer auprès des communautés pour mettre un terme aux violences, pour “un meilleur environnement” pour la population et pour tenter d’aboutir à une réconciliation. Après la Birmanie, M. Maurer sera au Bangladesh jusqu’au mardi. Il doit notamment rencontrer la Première ministre Sheikh Hasina.

L’ONU et le gouvernement birman ont signé il y a trois semaines un accord pour préparer le retour des centaines de milliers de Rohingyas. Mais les conditions ne sont pas encore réunies, a estimé à plusieurs reprises le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR). Dans les camps au Bangladesh, les pluies ont déplacé au total des dizaines de milliers de personnes.

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