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Sécurité du Forum de Davos: le gouvernement grison est sur les dents

Le conseiller d'Etat grison Peter Aliesch en compagnie de Hillary Clinton, lors du Forum 1998. Keystone / Patrick Aviolat

La sécurité du Forum de Davos est plus que jamais menacée, selon le gouvernement grison. Les opposants sont mieux organisés qu'il y a une année. Du coup, le renforcement du dispositif policier est indispensable.

Les heurts qui se sont produits à Seattle, Melbourne, Prague et Nice, montrent à quel point les manifestations anti-globalisation peuvent dégénérer. Il faut se méfier des groupes de casseurs capables du pire, prévient le conseiller d’Etat Peter Aliesch, en charge de la police grisonne, interviewé par le SonntagsBlick.

«Nous ne pourrons pas totalement empêcher les manifestations à Davos, malgré les interdictions et le fort dispositif de sécurité prévu», observe le conseiller d’Etat. Mais ce dernier se défend d’attiser la contestation, à trois semaines du forum.

Des critiques sont en effet émises à Berne, du côté du Département fédéral de la défense (DDPS). «L’information martiale de la police des Grisons nous a étonnée», indique Oswald Sigg, chef de l’information auprès du DDPS, également dans les colonnes du «SonntagsBlick».

Pour Peter Aliesch, il importe d’être transparent et honnête: «nous sommes responsables de l’évaluation de la situation et de la sécurité de notre population, pas les théoriciens bernois».

Ces déclarations interviennent alors que la tension est encore montée d’un cran entre les opposants et les organisateurs du Forum. Samedi, lors d’une conférence de presse à Cologny (GE), quatre représentants anonymes de la Coordination suisse anti-WTO (OMC-Organisation mondiale du commerce) ont souhaité «l’élimination du Forum tel qu’il existe aujourd’hui», considérant que la manifestation est une «forme de pouvoir absolu auto-proclamé».

Les quatre militants n’ont pas exclu certains débordements à Davos. D’autant plus que la mobilisation policière sera importante et que les forces de l’ordre risquent de recourir à une politique particulièrement répressive, ont-ils souligné. Les opposants ont également déclaré ne pas rechercher le dialogue avec le Forum, cet organisme n’ayant aucune légimité à leurs yeux.

Le Forum économique de Davos, pour sa part, s’est dit ouvert à un débat contradictoire sur les effets de la globalisation. Il ne se sent toutefois pas dans l’obligation d’en discuter «dans la rue» et «condamne les groupes qui projettent de recourir à la violence», a- t-il souligné dans un communiqué.

Le Forum «n’engagera pas le dialogue avec des individus ou des groupes qui recourent à la violence ou à une tactique de confrontation destinée à attirer l’attention des médias sur eux-mêmes ou sur leur cause», est-il précisé.

swissinfo avec les agences

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