Séisme au Japon: les sites nucléaires suisses ne résisteraient pas
(Keystone-ATS) Pour les exploitants des centrales nucléaires suisses, il n’y a pas de nécessité d’agir après l’accident qui a eu lieu samedi à Fukushima au Japon. Les sites atomiques en fonction en Suisse ne sont pourtant pas conçus pour résister à un tel séisme.
Un tremblement de terre peut certes se produire en Suisse, «mais à un tout autre niveau», a indiqué Georg Schwarz, chef de la division techniques des installation à l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire. Si un séisme de l’ampleur de celui qui a secoué le Japon vendredi (8,9 sur l’échelle de Richter) devait avoir lieu en Suisse, les centrales du pays rencontreraient aussi des problèmes, a-t-il ajouté.
«Nos centrales ne sont pas construites pour faire face à de telle secousses», a admis M. Schwarz. Mais depuis quelques années, la Suisse travaille à améliorer la résistance aux tremblements de terre de ses sites, selon lui.
Débrancher Mühleberg
Pour Christian Wasserfallen, membre du comité directeur du Forum nucléaire suisse, il n’y a pas de sécurité absolue. Il est surtout important qu’après une éventuelle fusion du coeur d’un réacteur toute fuite radioactive soit évitée. Cette garantie est, selon le conseiller national (PLR/BE), assurée en Suisse, y compris pour des séismes de l’ampleur de celui du Japon.
Le parti écologiste a demandé samedi que le Conseil fédéral suspende le processus en vue de construire trois nouvelles centrales nucléaires en Suisse. Il exige aussi que la décision d’autoriser le site de Mühleberg à poursuivre sa production sans limite de temps, soit abandonnée.
L’Agence internationale pour l’énergie atomique avait conclu dans une expertise en 2002 que la centrale bernoise n’était pas conçue pour des tremblements de terre, ont rappelé les Verts.
Pas de radiations en Suisse
Même si la centrale atomique de Fukushima 1 commençait à émettre une grande quantité de radiations, la Suisse ne serait pas menacée, selon la Centrale nationale d’alarme. Le Japon est beaucoup trop loin pour qu’un tel danger soit réel.
Pour l’instant, les appareils de mesure n’ont pas enregistré d’augmentation des radiations en Europe, a-t-elle indiqué.