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Sans paniquer, la Suisse prend ses précautions

L'interdiction qui frappe les Asiatiques au Salon de l'horlogerie de Bâle est certainement la mesure sanitaire la plus spectaculaire prise par la Suisse. Mais elle n'est pas la seule.

A l’instar de l’OMS, l’OFSP déconseille le sud de la Chine et Hong Kong.

«Le danger pour la Suisse est très faible», a déclaré mercredi matin Thomas Zeltner sur les ondes de la Radio suisse romande.

Pour le directeur de l’Office fédéral de la santé publique, les personnes malades ne devraient en principe, pas entrer dans le pays. Ne resterait alors que le risque lié à celles qui ont contracté le virus, mais pas encore développé la maladie.

Dans la pratique, c’est aux compagnies aériennes et au personnel des aéroports de veiller à la bonne santé des passagers en provenance des pays à risques.

«Ces gens ont été dûment informés», précise Thomas Zeltner, en admettant toutefois que cette surveillance n’est pas un contrôle médical.

Les recommandations de l’OSFP

Les autorités suisses n’ont pas non plus jugé nécessaire d’interdire les voyages vers les pays où sévit le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Tout au plus ont-elles émis des recommandations.

Mercredi, par exemple, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a suivi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en conseillant aux voyageurs d’éviter Hong Kong et la province de Guangdong, dans le sud de la Chine.

Dans ces deux régions – qui sont les plus touchées par la pneumonie atypique -, le nombre de cas (1875) continue à augmenter, indique Hans Matter, chef de la section des maladies virales à l’OFSP.

Suivie par de nombreux pays, cette recommandation ne concerne pas le trafic de transit.

Les multinationales jouent la prudence

Certaines entreprises multinationales, par contre, sont allées plus loin. Ainsi Novartis a suspendu les voyages de son personnel vers Hong Kong et vers la province chinoise du Guangdong, jusqu’à nouvel avis.

La banque privée Pictet a adopté une mesure similaire, en y incluant Singapour. Et les employés qui reviennent des zones à risques doivent se soumettre à un contrôle médical avant de rentrer au siège.

Sans aller aussi loin, Nestlé a décidé de limiter les voyages vers les destinations en question «au strict nécessaire». Quant au fabricant de composants ferroviaires Sécheron SA, il vient d’annuler un voyage commercial prévu dans trois villes chinoises.

ABB, par contre, n’a imposé pour l’heure aucune restriction aux déplacements de ses gens, mais le groupe technologique se dit «prêt à le faire si cela devient nécessaire.»

Encore aucun cas prouvé en Suisse

Pour l’heure, la Suisse n’a connu que neuf cas où l’on a pu suspecter une infection par le virus du SRAS: quatre à Fribourg, quatre à Genève et un à Zurich.

Mis à part le cas zurichois – détecté mercredi -, toutes ces personnes sont aujourd’hui guéries.

Il faudra attendre les résultats des analyses de laboratoire pour dire avec certitude si l’on était bien en présence de la pneumonie atypique. Les soupçons les plus sérieux ne pèsent toutefois que sur quatre personnes, qui rentraient toutes d’un voyage en Chine ou au Vietnam.

Déjà 78 victimes dans le monde

Dans les pays d’où semble être partie la maladie, la situation est bien sûr nettement plus sérieuse.

Selon le bilan de mercredi de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le SRAS a déjà fait 78 morts et plus de 2300 malades dans le monde, dont la grande majorité en Chine et à Hong Kong.

Pays le plus touché hors d’Asie, le Canada déplore quant à lui six morts et 151 malades.

Mercredi, le ministre chinois de la Santé Zhang Wenkang, est apparu à la télévision pour la première fois depuis le début de l’épidémie. Selon lui, le nombre de cas diminue en Chine et les autorités ont le contrôle de la situation.

Les experts de l’OMS présents sur place sont plus prudents. Chaque jour, ils découvrent de nouveaux cas dans des zones que les Chinois présentaient comme libres de SRAS.

L’un de ces experts, Robert Breiman, a déclaré à l’Agence France Presse que l’épidémie n’avait pas encore atteint son point culminant au plan international.

Annulations en série

La Chine commence également à sentir les effets du SRAS sur le secteur du tourisme, les étrangers annulant ou différant massivement leur venue dans le pays.

Et pour ne rien arranger, on apprend mercredi qu’une représentation de l’opéra Aïda et un concert du ténor Andrea Bocelli, prévus en mai à Pékin, n’auront pas lieu. Ces annulations s’ajoutent à celles de deux concerts des Rolling Stones, d’un sommet d’hommes d’affaires et de deux compétitions sportives internationales.

swissinfo, Marc-André Miserez

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