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Scandale des prisons turques: pressions suisses sur Ankara

Une crise qui a démarré en novembre avec un mouvement de grève de la faim des prisonniers politqiues. Keystone

L'ambassadeur suisse à Ankara a été reçu jeudi par le ministre turc des droits de l'homme. Kurt Wyss a fait part à son interlocuteur de la préoccupation des autorités helvétiques. Qui s'inquiètent des conditions de détention réservées aux prisonniers politiques en Turquie.

L’ambassadeur a, en particulier, rappelé au ministre Rustu Kazim Yücelen que la Turquie avait ratifié des conventions internationales concernant les droits de l’homme. Autant de textes qui proscrivent l’usage de la torture et garantissent la liberté d’expression.

D’après Daniela Stoffel, porte parole du ministère des Affaires étrangères, Rustu Kazim Yücelen aurait assuré au représentant de la Suisse que son gouvernement mettait tout en œuvre pour trouver une issue à la crise.

Une crise qui a démarré en novembre dernier avec un mouvement de grève de la faim des détenus politiques turcs. Qui est suivi, aujourd’hui, par près de 800 prisonniers. Et qui a déjà fait 20 morts.

Les grévistes de la faim s’opposent, en premier lieu, à leur transfert dans de nouveaux pénitenciers où ils se retrouvent isolés dans de petites cellules. Ils demandent également que leurs avocats et leurs familles puissent les visiter. Ils exigent, enfin, l’arrêt des tortures.

Cette action de désespoir a reçu le soutien d’un certain nombre d’ONG et de parlementaires européens, dont la députée suisse Ruth-Gaby Vermot. La conseillère nationale bernoise espère que la démarche helvétique, associée aux autres initiatives venues d’Europe, permettra enfin de faire plier le gouvernement turc.

«Mais il est déjà très tard, avertit Ruth-Gaby Vermot. Beaucoup de grévistes sont malades ou ont perdu connaissance.» La députée espère également que l’ambassadeur suisse n’en est pas resté à des considérations générales lors de son entretien avec le ministre turc des droits de l’homme.

Cela dit, Ruth-Gaby Vermot est extrêmement satisfaite du récent entretien qu’elle a eu à ce propos avec le ministre suisse des Affaires étrangères. «Joseph Deiss, assure-t-elle, suit de très près la situation en Turquie. Il est extrêmement choqué par cette crise et par le fait que la Turquie ne change rien aux conditions de détention des prisonniers politiques».

Pour autant, la conseillère nationale ne compte pas s’arrêter là. Ruth-Gaby Vermot veut également être reçue par la chambre de commerce Suisse-Turquie. «Il faut aussi exercer des pressions économiques pour faire évoluer la question des droits de l’homme».

Frédéric Burnand

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