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Des Suisses aident à dégazer un lac africain

Le Lac Kivu, vu du côté rwandais. eawag.ch

Le lac Kivu, entre la RDC et le Rwanda, renferme du gaz en grande quantité. Des chercheurs helvétiques veulent le dégazer pour réduire les dangers et produire de l'électricité.

Selon les spécialistes de l’Institut suisse de recherche de l’eau (Eawag), qui dépend du domaine des Ecoles polytechniques fédérales, le méthane ainsi récupéré pourrait alimenter la région en énergie pour des décennies.

Les riverains du lac Kivu, entre République démocratique du Congo et Rwanda, habitent à proximité d’une bombe à retardement.

Le lac Kivu, dont la superficie est presque équivalente à celle du canton du Tessin, renferme des milliards de mètres cube de dioxyde de carbone et de méthane. Si ces gaz venaient à s’échapper des profondeurs du lac, par exemple après une éruption volcanique, les centaines de milliers d’habitants de la région risqueraient d’étouffer, souligne l’Eawag dans un communiqué publié jeudi

Le principe du dégazage est simple: un tuyau est introduit jusqu’au fond du lac où le gaz est confiné sous la pression de l’eau. Le liquide qui s’est introduit dans le tuyau remonte à la surface, poussé par le gaz.

Le projet pilote de centrale électrique, mis en place par le gouverment rwandais, doit être lancé en 2008, précise l’Eawag. L’Institut rattaché aux Ecoles polytechniques fédérales accompagne l’extraction du gaz sur la demande de Kigali et de la Commission néerlandaise d’évaluation des risques environnementaux.

De nombreuses inconnues

Cette semaine, plusieurs ateliers auront lieu pour tenter de définir les conditions cadres de l’extraction. Elles doivent notamment assurer la protection de l’écosystème.

«Personne ne sait exactement comment le lac réagira à une extraction, explique Alfred Wüest, responsable de la section des eaux de surface. C’est pourquoi même les projets pilotes doivent être minutieusement préparés».

L’Eawag, qui emploie 400 personnes en Suisse, travaille dans la région du lac Kivu depuis une éruption volcanique en 2002. Pour ce projet, soutenu par le Fonds national pour la recherche à hauteur de 100’000 francs, l’Eawag collabore avec deux autres instituts.

swissinfo et les agences

A quelque 1500 mètres d’altitude, le Lac Kivu est à cheval sur la frontière entre Rwanda et République démocratique du Congo. D’une superficie de 2400 km2, sa profondeur peut atteindre jusqu’à 500 mètres.

Le dioxyde de carbone qui se trouve au fond provient de l’activité volcanique. Le méthane a été produit par des bactéries et par fermentation de matières organiques présentes au fond du lac.

Ce n’est pas le seul lac africain à présenter cette particularité: ceux de Nyos et de Monoun, au Cameroun, sont également connus pour contenir de grandes quantités de gaz. En 1984 et en 1986, l’émission brutale de CO2 y a provoqué la mort de 1800 personnes et de nombreux animaux.

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