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Le cerveau artificiel de l’EPFL décroche le milliard

Le Human Brain Project entend modéliser le comportement des milliards de neurones qui forment notre cerveau. Keystone

Le «Human Brain Project» (HBP) d’Henry Markram, basé à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne recevra la subvention européenne d'un milliard d'euros sur dix ans. Bruxelles a également désigné un autre lauréat: le projet suédois «Graphene», un matériau du futur.

Au départ, 26 propositions étaient sur les rangs pour l’initiative européenne FET Flagship (projets-phare des technologies futures et émergentes) qui vise à récompenser «des initiatives de recherche visionnaires et innovantes». Au printemps 2011, leur nombre a été réduit à six.

Parmi ces finalistes figuraient trois projets basés en Suisse. Outre le HBP, l’EPFL était également en lice avec «Guardian Angels for a Smarter Planet» – des puces électroniques portatives totalement autosuffisantes en énergie et pouvant servir de capteurs biomédicaux ou environnementaux.

L’Ecole polytechnique de Zurich (EPFZ) conduit de son côté le projet «FuturICT», en collaboration avec l’University College de Londres. Mariage entre la sociologie et les technologies de l’information, le projet vise à créer une sorte de simulateur planétaire qui serait capable de prévenir les crises qui secouent régulièrement le monde.

 

Keystone

Un cerveau informatique pour comprendre l’organique

Le Human Brain Project quant à lui a pour ambition de concevoir un modèle intégrant toutes les connaissances sur le cerveau. Une simulation du cerveau humain devrait permettre à terme de servir d’outil de recherche pour les neuroscientifiques. Le professeur Henry Markram et ses équipes y travaillent déjà depuis 2005 et leur réseau compte plus de 80 institutions de recherche en Europe et dans le monde.

La nouvelle de cette victoire du HBP, depuis longtemps donné comme favori, avait filtré depuis quelques jours déjà. Mais le conseiller fédéral (ministre) en charge de l’Economie, de la Formation et de la Recherche Johann Schneider-Ammann a attendu qu’elle soit officielle lundi pour féliciter les groupes de recherche suisses parvenus en sélection finale.

Pour le ministre, cette victoire «prouve la position de leader de la Suisse dans la recherche» et met en évidence «la pertinence du modèle helvétique d’organisation de la recherche, fondé sur le plus haut degré d’autonomie des scientifiques».

Le Conseil des Ecoles polytechniques fédérales (EPF) a lui aussi félicité les chercheurs lundi. Pour Fritz Schiesser, président du Conseil des EPF, «une fois de plus, la Suisse et le Domaine des EPF ont prouvé l’excellence de leur recherche dans la compétition internationale». Et de rappeler qu’«en tant que réseau et référence internationale, la collaboration européenne de recherche est d’une importance capitale pour la recherche suisse».

«Je suis un président heureux, a déclaré pour sa part Patrick Aebischer, président de l’EPFL. C’est une fantastique reconnaissance pour la science suisse et un immense honneur pour l’EFPL». Il a également salué la présence de trois projets suisses parmi les six finalistes du concours, soulignant la «qualité de la science dans notre pays».

«Je suis aussi très satisfait pour l’Europe, qui prend à cœur de relever les grands défis scientifiques. On oublie trop souvent qu’ils sont à la base de nos progrès économiques», a ajouté Patrick Aebischer.

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Graphene est un peu suisse aussi

Le second projet retenu est dirigé par la Chalmers University of Technology de Göteborg, en Suède. Il vise à explorer les potentialités du graphène, un nouveau matériau qui pourrait révolutionner notamment l’informatique.

La recherche portera sur le développement des propriétés uniques de ce matériau, qui se présente sous la forme d’une feuille de carbone d’un seul atome d’épaisseur. Plus solide que le diamant, le graphène est conducteur de chaleur et d’électricité, sans danger et recyclable.

Ce matériau le plus mince du monde pourrait aussi révolutionner le domaine aéronautique en permettant la construction d’avions plus légers et moins gourmands en carburant. Les scientifiques songent aussi à l’utiliser pour fabriquer des rétines artificielles.

Le projet «Graphene» rassemble 126 groupes de recherche de 17 pays européens, dont les universités de Bâle, Genève et Zurich, ainsi que l’EPFZ) et le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (EMPA).

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