Décharge de Bonfol: la France et la Suisse au diapason
Le ministre suisse de l’Environnement, Moritz Leuenberger, a rencontré, ce lundi à Berne, son homologue français, Dominique Voynet. Une visite qui a permis de désamorcer le contentieux sur la décharge jurassienne de Bonfol.
Le ministre suisse de l’Environnement, Moritz Leuenberger, a rencontré, ce lundi à Berne, son homologue français, Dominique Voynet. Une visite qui a permis de désamorcer le contentieux sur la décharge jurassienne de Bonfol.
«Le gouvernement français n’a pas l’intention de s’immiscer dans les dossiers des autorités cantonales ou fédérales suisses», a déclaré Dominique Voynet. La rencontre entre les ministres suisse et français de l’Environnement s’est donc soldée par un échange d’informations sur la décharge industrielle de Bonfol, située dans le canton du Jura.
Il y a quelques semaines encore, «l’affaire Bonfol» faisait pourtant figure de bombe à retardement. En janvier, le gouvernement jurassien, soutenu par la Confédération, annonçait sa volonté de se débarrasser définitivement des 114 000 tonnes de déchets toxiques que la chimie bâloise, mais aussi l’armée suisse et l’industrie horlogère avaient entreposé à quelques kilomètres de la frontière française. Rapidement, les écologistes, les médias et les autorités de Franche-Comté se sont emparés du dossier. Et finalement, Dominique Voynet a décidé de se rendre en Suisse.
L’occasion pour la ministre française de l’Environnement de constater que les autorités suisses ont bel est bien l’intention de résoudre le problème de cette décharge qui, à plus ou moins long terme, pourrait entraîner une pollution des nappes phréatiques de la région. La Suisse et la France sont d’ailleurs d’accord sur la stratégie à suivre: il faut recueillir des données concernant l’impact environnemental de la décharge de Bonfol et à terme, assainir le site.
Les démarches sont en cours. Le gouvernement jurassien a notamment mandaté un groupe de travail chargé de proposer des solutions pour un assainissement définitif de la décharge. Un rapport est attendu prochainement. Le chimiste cantonal jurassien procède, quant à lui, à une analyse détaillée de l’ensemble des cours d’eaux et des sources proches de la décharge. Des résultats intermédiaires devraient être disponibles cette semaine déjà.
La Confédération et le canton du Jura sont donc convaincus qu’il faut agir rapidement et définitivement. En vertu de la nouvelle ordonnance fédérale sur les sites contaminés, les frais de cet assainissement seront à la charge du pollueur. Reste que les principaux intéressés, sept entreprises de la chimie bâloise, estiment qu’une telle démarche ne s’impose pas dans l’immédiat. Il faut dire que le devis de l’opération avoisine les 200 millions de francs.
Il n’empêche: le dossier est délicat. D’autant plus délicat que le cas pourrait avoir valeur d’exemple. Bonfol n’est de loin pas la seule décharge à problèmes. La Suisse compte quelque 50 000 sites pollués, dont 3000 à 4000 mériteraient un assainissement.
Vanda Janka
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