Seconde partie du rapport final de la Commission Bergier
Les historiens mandatés par la Confédération ont publié dix nouvelles études sur l'attitude de la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale.
Ces nouveaux documents s'articulent autour du dossier de l'asile et des réfugiés. Mais également autour de la question des fonds en déshérence et du rôle joué par la Suisse - en particulier sa place financière - pour les nazis.
Deux autres études offrent, en outre, un éclairage juridique sur les questions abordées par les historiens.
La Commission indépendante d'experts Suisse-Seconde Guerre mondiale (c'est son nom officiel) publie ainsi la seconde partie de son rapport final, qui comportera 25 tomes en tout. Un volume de synthèse doit être remis le 19 décembre au Conseil fédéral. Mais il ne sera publié (en quatre langues) qu'en mars 2002.
La fin du mandat
Après 5 ans de travail, de débats et de polémiques, la commission arrive donc au terme de son mandat. Mais, pour elle, ce n'est pas encore tout à fait l'heure du bilan.
Elle devra encore attendre la fin de la publication de ses résultats. Quoi qu'il en soit, son président, Jean-François Bergier, s'est d'ores et déjà réjoui d'avoir pu «démontrer la capacité de notre pays d'apporter quelques lumières» sur un moment difficile de son passé.
Il reste également à régler de manière définitive l'héritage de la commission. En clair, il va falloir décider du sort des documents qu'elle a utilisés.
C'est en juillet déjà que le Conseil fédéral a tranché, au grand dam des historiens. Les copies collectées par la commission grâce à son accès privilégié à des sources normalement fermées - notamment celles des entreprises - devront être rendues.
Que faire des documents?
Jeudi, à Berne, la commission a rappelé sa déception. Mais, par la voix de sa secrétaire générale, Myrta Welti, elle s'est aussi réjouie d'une certaine prise de conscience. Ainsi, beaucoup d'entreprises se seraient déjà volontairement engagées à conserver les documents durant 30 ans.
Mais la commission veut plus. Elle imagine que les documents en question - y compris ceux qui lui appartiennent - soient déposés volontairement en un lieu neutre et central, sur la base de conditions-cadres clairement établies. «Cela rendrait, conclut le professeur Bergier, la vérification de nos travaux et les recherches ultérieures beaucoup plus commodes».
Une décision du Conseil fédéral, pour régler définitivement la question, doit tomber avant la fin de l'année.
Pierre Gobet, Berne

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