Sepp Blatter: 100 jours pour rétablir le calme !
Sepp Blatter remet aujourd'hui la Coupe du monde. Le Haut-Valaisan pourra alors se pencher sur plusieurs dossiers épineux qui l'attendent.
La crise à la FIFA, les graves accusations de son secrétaire général Michel Zen-Ruffinen, le congrès agité de Séoul, débouchant finalement sur sa triomphale réélection et enfin un mois de Coupe du monde où il s’est partagé entre deux pays…
Le président de la FIFA s’est trouvé au cœur des débats et bien souvent pris à partie sur quelques dysfonctionnements, notamment au sujet d’un calendrier surchargé et des problèmes d’arbitrage. A quelques heures de la fin du Mondial asiatique, il estm revenu depuis Yokohama, siège de la finale, sur plusieurs sujets sensibles.
swissinfo: Sepp Blatter, quelle est votre impression générale de cette Coupe du monde?
Sepp Blatter: Ce ne fut certainement pas la plus spectaculaire, mais sans doute la plus intéressante de l’histoire. Ne serait-ce que parce qu’elle s’est disputée en Asie, dans un climat particulier entre deux nations qui se sont rapprochées, par l’ambiance ressentie dans tous les stades et aussi par les nombreuses surprises qui ont émaillé la compétition.
Je l’avais déclaré: il peut toujours y avoir des surprises, mais presque jamais des miracles. Le scénario a été respecté, avec encore plus d’équipes-surprises, mais débouchant finalement sur une finale Brésil-Allemagne, soit deux des plus grandes nations du football.
Plusieurs grands du football ont été éliminés plus vite que prévu. Payant, de l’avis général, leur manque de fraîcheur physique après une saison démentielle, où certains joueurs ont disputé plus de 60 matches, jusqu’à 10 jours avant le Mondial.
S. B.: La FIFA devra se pencher sur le calendrier des championnats européens. Mais c’est aux nations concernées de trouver une solution.
Nous avions par exemple prôné des ligues avec un maximum de 16 équipes. Or, en Angleterre, en Espagne ou en France, les premières divisions sont composées par 20 équipes.
De toute façon, ceux qui se plaignent d’une préparation insuffisante en sont les premiers responsables. Cela fait plus de deux ans que les dates de la Coupe du monde sont connues. Les responsables auraient pu adapter les calendriers.
Vous êtes intervenu à plusieurs reprises au sujet des erreurs d’arbitrage. Comment la FIFA va-t-elle réagir?
S. B.: Les erreurs seront analysées, et pas seulement par la commission des arbitres. On cherchera des solutions, par exemple avec l’introduction d’un arbitre supplémentaire derrière les buts ou le recours à un trio d’arbitres qui travaillent ensemble depuis au moins deux ans.
En fait, il n’y a eu que 10% d’erreurs à déplorer sur l’ensemble des matches. Mais dans des circonstances défavorables, concernant des grandes équipes, et provoquant une élimination.
Dès la semaine prochaine, Michel Zen-Ruffinen ne sera plus secrétaire général de la FIFA. Le calme va-t-il revenir au sein de votre organisation?
S. B.: En tant que président, je me sens investi de cette responsabilité. J’ai demandé vendredi à Tokyo au comité exécutif de m’accorder un délai de 100 jours afin de pouvoir lui présenter des propositions expliquant comment la FIFA peut rétablir l’ordre au sein de son secrétariat général.
Mais après tout le tort causé à la FIFA et à son président, nous avons désormais une famille unie depuis le Congrès. J’ai quand même été réélu avec 70% des voix.
swissinfo/Gabriel Nadav à Tokyo
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