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Sforza et Chapuisat rayés de l’équipe suisse

L'entraîneur de l'équipe de suisse Köbi Kuhn (avec Ciriaco Sforza à l'arrière-plan), ne brille pas par ses talents de communicateur. Keystone Archive

Nouvel épisode de la crise de l'équipe nationale, Stéphane Chapuisat et Ciriaco Sforza ont appris par la presse que Köbi Kuhn ne comptait plus sur eux.

«Oui, Sforza et Chapuisat n’entrent plus dans mes plans, il s’agit de bâtir une nouvelle équipe nationale pour les perspectives futures.» Ces déclarations sont signées Köbi Kuhn, s’exprimant dans une interview accordée au mensuel alémanique «Sport-Magazin» il y a trois semaines, mais sortie vendredi dans les kiosques. Et dire que le sélectionneur national avait prévu de rencontrer les deux internationaux dans les prochains quinze jours.

Séches réactions

Informé par la presse, Ciriaco Sforza (81 sélections) a réagi sèchement. «Que vaut la parole de Köbi Kuhn, se demande-t-il. Avant le match contre le Luxembourg, il m’avait confirmé qu’il comptait à 100 % sur moi pour la campagne de l’Euro 2004.» Tout aussi surpris, Stéphane Chapuisat s’avoue surpris et déçu. «Je savais seulement que nous devions nous rencontrer ces prochains jours, explique-t-il. Mais pour parler de quoi?»

La disgrâce de Sforza et Chapuisat (les deux seuls Suisses à avoir soulevé un jour la Ligue des Champions) intervient deux semaines après celle de Stéphane Henchoz, qui avait ouvertement traité Köbi Kuhn de «menteur», toujours dans la presse. Le Zurichois avait alors indiqué ne plus compter sur le défenseur de Liverpool.

L’art et la manière

Si l’éviction de Henchoz reste vraiment difficile à justifier (le Fribourgeois n’a que 27 ans et personne ne lui conteste ses qualités, mises en évidence à Liverpool), celles de Sforza et Chapuisat peuvent se comprendre, à défaut d’être acceptées. Très souvent blessé, ayant fait défaut lors de plusieurs matches-clés et ayant claqué lui-même la porte de l’équipe nationale en septembre, Stéphane Chapuisat ne semblait plus totalement motivé par la perspective de se battre sous le maillot à croix blanche.

Quant à Ciriaco Sforza, il est la victime directe du conflit qui l’oppose à Johann Vogel au milieu de terrain. Le Genevois du PSV Eindhoven ne souhaite plus évoluer avec l’Argovien du Bayern. Köbi Kuhn ne l’avait pas caché, il devrait opérer un choix.

Reste une fois de plus la manière choisie. Quatre mois après son intronisation, Köbi Kuhn ne brille pas vraiment pas ses talents de grand communicateur. Héritant certes d’une situation tendue, il a encore jeté de l’huile sur le feu avec ses ratés maladroits, repris par la presse et ne trouvant visiblement pas la même longueur d’onde que ses internationaux les plus capés…

Jonathan Hirsch

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