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Sida: les hommes d’âge mur doivent se responsabiliser

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Ce 1er décembre, Onusida a placé la gent masculine au centre de la journée mondiale contre le sida. Un thème qui concerne au premier chef la Suisse où 60 pour cent des personnes infectées sont des hommes.

Si l’on en croit l’Aide suisse contre le sida (ASS), depuis plusieurs années, plus de la moitié des nouvelles infections par le VIH font suite à des rapports hétérosexuels. L’agence nationale de lutte contre le sida note également que chez les hommes, la tranche d’âge la plus touchée est celle des 30 à 49 ans. Au contraire des jeunes, ils ne se protègent pas bien.

Le plus souvent, Monsieur tout-le-monde ignore qu’il est particulièrement exposé à la maladie. A cela, plusieurs raisons: les campagnes de prévention ont longtemps ciblé les homosexuels et les héroïnomanes. Et les médias ont également souligné – à juste titre – les ravages de la pandémie dans le tiers-monde. Enfin, l’arrivée des trithérapies a pu faire croire – à tort – qu’il était désormais possible de guérir du sida.

En responsabilisant les adultes de sexe masculin, les associations de lutte contre la pandémie espèrent donc imprimer à la baisse la courbe du sida, dangereusement stable depuis deux ans. Pour ce faire, elles préconisent toujours le même moyen: le port du préservatif.

Mais, note Georges Abraham, l’usage du condom continue de refroidir bon nombre d’hommes. «Nous vivons une époque qui connaît une diminution du désir érotique, remarque le sexologue genevois. Ce phénomène est dû à la peur du sida, et surtout à une banalisation de la sexualité.

«Aujourd’hui, la sexualité ne représente plus une transgression. Le port du préservatif affaiblit un élan sexuel déjà ténu». Et, pour Georges Abraham, le risque d’attraper le sida – en ne se protégeant pas – peut stimuler la libido de certains hommes.

Il n’est donc pas étonnant que de nombreux clients de prostituées exigent une passe non protégée. En Suisse, ils seraient même 450 par jour, lance l’ASS qui a donc choisi, cette année, de cibler cette catégorie très particulière d’hommes.

L’ASS met en cause l’infidélité des hommes. Elle parle de deux millions de relations extra conjugales par année. Mais Georges Abraham, lui, remarque au contraire un retour à la monogamie. Il estime qu’avec un partenaire stable on peut se permettre une sexualité débridée et sans préservatif.

Frédéric Burnand

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